Bulletin été 2020 : Nos activités moins connues
Bienvenue à notre bulletin de l’été 2020. Au moment où j’écris ces lignes, notre quartier, Côtes-des-Neiges, est l’un des épicentres au Québec et, même au Canada, des ravages causés par la COVID-19. Nous avons pensé parler de cette crise, mais j’ai préféré aborder un thème plutôt optimisme. Au moment où vous lirez ce bulletin, nous espérons que le pire sera passé. Nous nous préparons pour une rentrée à l’automne sans vaccin et nous ferons face à cette réalité en adoptant de strictes mesures pour protéger la santé de tous.
Toujours dans un esprit d’optimisme, nous avons voulu présenter les activités moins connues de notre département, mais néanmoins importantes pour dynamiser notre communauté et permettre la formation individuelle. Certes, notre mandat principal demeure la recherche et l’enseignement, mais ces activités sont complémentaires à notre mission, en plus de favoriser la création d’un environnement communautaire.
Pour illustrer l’importance de ces activités parascolaires, nous présentons comment la recherche, à priori insolite d’une étudiante, devient « normale » lorsqu’on la place dans le contexte de notre communauté. Notons que la plupart de ces activités ne verraient jamais le jour sans l’engagement des étudiantes et étudiants. Nous voulons vous partager notre émerveillement de ces initiatives qui font le pont entre la recherche individuelle et notre volonté de contribuer à la communauté. Ensemble, nous construisons notre département.
Comme toujours, nous vous invitons à nous partager vos histoires, vos photos et vos témoignages. Nous souhaitons préparer un dossier dédié au vécu de la crise de la COVID-19. Vous faites partie de notre communauté et il est important que vos histoires individuelles de souffrance et de victoire soient partagées avec les autres. Contactez-nous à l’adresse: anthro@umontreal.ca
Geek du terrain
Un résumé de mes études de terrain
- Camille Choinière, candidate à la maitrise
Êtes-vous geek de cinéma, de musique ou de sports? À la suite de mon expérience des plus enrichissantes, je m’affiche désormais comme une geek du terrain. Serait-ce le fruit du hasard, voire une simple coïncidence ? Il n’en est rien. Dans le cadre de mes études universitaires, j’ai développé un intérêt pour la culture geek. Cette dernière réunit les adeptes de la bande dessinée, de la littérature d’horreur, de science-fiction, de fantasy, des films, des téléséries, des jeux vidéo, de l’informatique et plus encore. Le geek se caractérise par la ferveur qu’il voue à un large éventail de sujets. Il est un fan, un double fan, même un triple fan, à tel point que le mot « geek » en est devenu un synonyme dans la langue populaire.
Le terrain n’est pas seulement un moyen de recueillir des données et notre marque de commerce. C’est aussi une activité où les chercheurs ont la possibilité de subir une transformation radicale. Mais, c’est souvent un plaisir, comme on peut le constater de ce récit de Camille Choinière, alias Pepper Potts, petite amie de Tony Stark (Ironman). Ils se sont rencontrés par hasard au Comiccon 2019.
La culture geek s’inscrit dans le quotidien des gens. Certains amateurs en côtoient l’imaginaire par le biais de la lecture, du visionnement et du jeu. Mobilisant des ressources esthétiques et une connaissance accrue de la culture populaire, d’autres lui dédient des œuvres de fanart. L’art des fans de la culture geek occidentale est le thème de mon mémoire de maîtrise. Afin de dépeindre les personnages de Captain America, Spock ou Wonder Woman, les artistes utilisent différents médiums comme le dessin, la peinture, la sculpture et le cosplay.
Leurs œuvres sont exposées dans divers espaces, dont les galeries d’art, les commerces ainsi que les congrès de bande dessinée. J’ai assisté à plusieurs congrès dans le cadre de mes études de terrain. Ce fut l’occasion de faire des observations, mais surtout d’aller à la rencontre de personnes passionnées qui observent, achètent et créent des œuvres de fanart de la culture geek.
Depuis sa première édition à New York en 1964, ce congrès de bande dessinée est devenu un phénomène mondial rassemblant par milliers des fans de tous âges (Schelly 2010, 3-13). En 2019, plus de 120 congrès se sont tenus au Canada (FanConsCa 2020). Pour ma part, j’ai eu la chance de participer à six d’entre eux : le Comiccon de Niagara Falls, le Comiccon de Montréal, le Fan Expo Canada, le Comiccon de Laval ainsi que l’édition des fêtes du Comiccon d’Ottawa et de Montréal.
De juin à décembre 2019, j’ai ainsi réalisé plusieurs microterrains limités par la courte durée des congrès de bande dessinée. Habituellement, ils se déroulent le temps d’une fin de semaine. Par ailleurs, ceux-ci n’ont pas les mêmes chiffres de fréquentation. Ainsi, le Fan Expo Canada à Toronto a attiré une foule de 129 000 visiteurs (Fan Expo Canada 2020), tandis que seulement quelques centaines d’entrées étaient comptabilisées au Comiccon à Laval. Un monde les sépare. Néanmoins, la participation des fans à des événements locaux témoigne d’une passion réelle dans tout le pays.
Pourquoi les geeks fréquentent-ils les congrès de bande dessinée? En quoi sont-ils exceptionnels? D’une part, l’enthousiasme des fans pourrait s’expliquer par la panoplie d’activités leur étant proposées. C’est incroyable tout ce qu’on peut y faire! Un grand hall fait office de marché. Les visiteurs peuvent évidemment s’y procurer des bandes dessinées, mais aussi des produits dérivés à l’effigie de leurs personnages préférés.
À l’exemple d’une galerie d’art, il est possible d’admirer et d’acheter des créations des plus originales. Un congrès de bande dessinée est à la fois commercial, divertissant et éducatif. Les participants sont invités à une variété de spectacles, dont des prestations musicales, de l’improvisation, de la danse et même une mascarade. Ils peuvent aussi payer pour être photographiés aux côtés de célébrités.
Enfin, plusieurs cours, tables rondes et conférences permettent aux visiteurs de parfaire leurs connaissances, et ce, de l’apprentissage du klingon (une langue extraterrestre de l’univers de la série télévisée Star Trek) au maniement du sabre laser.
D’autre part, la participation des geeks à ces congrès serait motivée par la possibilité d’interactions avec d’autres fans. Mes études m’ont permis de constater que ces événements ludiques sont des lieux d’échanges. J’ai été témoin de plusieurs conversations spontanées. D’humeur cordiale, plusieurs participants discutent avec les artistes de leurs œuvres, de leurs techniques et de leurs sources d’inspiration. Lors des tables rondes et des conférences, les spectateurs sont invités à partager leurs commentaires et leurs questions.
Cette ouverture d’esprit m’a été d’une très grande aide. Ainsi, il a été facile d’aborder les gens en vue de recueillir le récit de leurs expériences et de les inviter à remplir des questionnaires. Ces échanges sont d’un tout autre ordre lorsque les interlocuteurs sont costumés. Afin d’approfondir mes connaissances et de me familiariser davantage à la culture geek, j’ai adopté la méthode de la participation observante. Je me suis initiée à l’art du cosplay, un mot-valise combinant les noms costume et play. Plus qu’un simple déguisement, le cosplay est une performance.
À l’instar des acteurs de théâtre, le « cosplayeur » incarne un personnage et adopte une nouvelle identité, ne serait-ce que l’espace d’un week-end. À mon tour, je me suis prêtée au jeu en apparaissant sous les traits d’Harry Potter, de Pepper Potts et de Buddy le lutin. Telle une célébrité, j’ai été photographiée aux côtés de fans et j’ai eu l’occasion d’aborder leur intérêt pour ces personnages. De ce fait, j’ai eu le sentiment d’être accueillie dans une communauté.
Mon expérience de terrain fut extraordinaire, et ce, tant au sens propre qu’au sens figuré. Le sujet de mes recherches s’inspire d’une culture où se côtoient des superhéros, des sorciers, des explorateurs de l’espace et des Jedi. Malgré ce caractère onirique, je n’ai pas une perception idyllique du terrain. J’ai eu à relever certains défis comme la multiplicité des déplacements et mon anxiété dans les foules.
Néanmoins, j’en conserve le souvenir d’une expérience que j’aimerais renouveler, car après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut porter plusieurs chapeaux : celui de future anthropologue, de cosplayeuse et de geek!
Revue verte
- Tringa Bytyqi, candidate au doctorat
La Revue verte, un carnet en ligne, initiative gérée par des étudiantes et étudiants du Département d’anthropologie, s’est donné comme objectif de rendre plus palpable les effets en chaîne des activités humaines sur l’environnement. Vous pouvez, par exemple, y lire comment des hivers plus doux favorisent la propagation de papillons destructeurs des noisetiers en Italie. La Revue verte publie des témoignages qui contiennent des faits empiriques seulement. Les contributions témoignent des observations de la dégradation de l’environnement de première main.
En lisant les titres des journaux, souvent notre œil se pose sur des articles qui traitent de la fonte des neiges, de la montée des températures, de la baisse alarmante de l’oxygène dans les océans, etc. Pour faire vite dans l’analyse, cela démontre une énième fois de plus ce que le sentiment de supériorité des humains envers la nature a fini par produire. Pour la plupart d’entre nous, la nature est censée être à notre service, capable d’absorber nos agressions sans aucune conséquence.
Si la crise climatique que nous traversons angoisse une partie de la population, elle en laisse d’autres sceptiques. Cela ne veut pas dire que la division entre les personnes conscientes de la crise et les autres est si nette. Les « climatosceptiques » existent, mais gardons-nous de rapidement mettre des personnes dans des cases, car c’est presque trop facile.
Cela ne doit pas servir d’excuse non plus pour nier les effets néfastes de l’activité humaine sur l’environnement. Il est certes difficile d’en imaginer les impacts s’ils ne nous touchent pas personnellement ou encore si elle ne nuit pas à notre santé, à celle de nos proches ou de notre communauté, à notre possibilité de travailler pour payer nos dépenses, ou bien à notre capacité à se nourrir et à consommer.
Nous avons la chance d’avoir des professeures et des professeurs dans notre département qui nous ont fourni des outils pour penser notre environnement sous des angles différents. Il est temps de les mettre à l’œuvre. Partagez-nous vos expériences personnelles en nous écrivant!
La gestion administrative : du café à l’assemblée
- Sophie Thibodeau, étudiante de 3e année et secrétaire aux affaires pédagogiques et académiques de l’AEAUM
Je savoure la vie étudiante du département depuis plusieurs années déjà, notamment à un endroit de renommée : le délectable Café anthropologie. Les premières impressions que j’en ai eues sont déjà lointaines… Je me souviens d’y avoir constaté une atmosphère accueillante et enveloppante, un peu comme dans un chalet. J’y avais aussi ressenti un peu de gêne, car toutes les personnes présentes étaient soit affairées à leur besogne (sûrement des recherches, quelque chose de très sérieux, très complexe), soit rassemblées en sous-groupes pour discuter.
Bref, c’était le sentiment qu’une personne minimalement sensible à son environnement est susceptible de sentir lorsqu’elle arrive pour la première fois dans un lieu de rencontres informelles, mais où tous semblent déjà se connaître. J’ai éprouvé la même chose en entrant pour la première fois dans le local de l’asso – l’Association des étudiantes et des étudiants en anthropologie de l’Université de Montréal (AEAUM), et en allant à ma première assemblée départementale (AD), quoiqu’ici sans le sentiment de réconfort d’un chalet.
Mon expérience au sein du Comité exécutif (CE) de l’AEAUM est toute fraîche, puisque j’ai été élue en janvier 2020 seulement, et il en va de même pour ma participation aux assemblées départementales.
Plusieurs postes vacants ont été mis aux enchères lors de l’assemblée, et c’est par un élan de spontanéité que j’ai proposé ma candidature à celui de Secrétaire aux affaires pédagogiques et académiques. Depuis, j’assiste, avec mes collègues du CE, aux rencontres hebdomadaires que nous tenons pour discuter des actualités de la vie départementale et des façons de l’améliorer, en gardant toujours notre mandat en tête : défendre les intérêts des membres de l’AEAUM; les accompagner dans leur parcours académique et participer à la vie étudiante, et veiller au bon fonctionnement de l’Association.
Nos discussions suivent un ordre du jour et se veulent formelles, mais l’informalité rôde toujours (ce qui n’est pas nuisible en soi, si l’on considère que nos – et surement vos – meilleures expériences surviennent le plus souvent dans l’informalité et dans l’imprévu).
Par chance, les gens au Département d’anthropologie sont très humains et équipés d’un sens de l’adaptation, probablement acquis et aiguisé grâce aux périodes de terrain. Malgré les dérapages contrôlés de discussions parfois enflammées, nous arrivons toujours à nous entendre sur des mesures et/ou des procédures à adopter et à rétablir une atmosphère propice au foisonnement intellectuel anthropologique.
C’est avec ce constat que je me suis présentée à l’Assemblée départementale le 6 février dernier. Une salle remplie de professeures et de professeurs assis autour d’une grande table pour discuter de la vie départementale et de sa gestion. Un genre de rencontre du CE, mais en plus sérieux, et surtout plus imposant. Mes collègues du CE m’avaient (très) brièvement parlé des assemblées… Mon rôle était encore bien flou dans ma conception de l’association, du CE, des assemblées, et d’un peu tout en général. Je me demandais certainement dans quoi je m’étais embarquée.
Bref, en entrant tout doucement, je vais m’asseoir sur une chaise le long du mur, puis j’observe et écoute attentivement. Lorsque le sujet abordé à l’ordre du jour est la vie du premier cycle, je prends la parole en digne représentante de l’AEAUM. C’est alors que tous les détenteurs de doctorats se retournent vers moi, jeune étudiante innocente du premier cycle! Généralement, j’essaie d’oublier que c’est imposant de m’adresser à un groupe de professeurs – il ne me faudrait pas dire quelque chose de stupide ou d’inapproprié, quand même – en me rappelant que le Département fonctionne selon des principes démocratiques et que j’ai le droit, même le devoir, de prendre parole pour assurer la représentativité des étudiantes et des étudiants. Je garde aussi en tête que les anthropologues sont sensibles à leur entourage, donc que théoriquement ils devraient être en mesure de me tolérer…
Au final, je me suis retrouvée à réellement apprécier ces assemblées, pour les behind the scenes de la structure départementale et pour la connaissance nouvelle, plus profonde, du département que j’en retire. Le Département est en fait un écosystème : toutes et tous y assument un rôle : directeur, professeur, chercheur, technicienne en gestion des dossiers étudiants, étudiante ou étudiant, etc. Nous y sommes tous reliés par un intérêt commun : l’humain. Ceci est le pilier de l’esprit du département qui permet de transcender l’asymétrie des relations en agissant selon nos rôles respectifs, pour le bien de l’ensemble.
Enfin, c’est en rédigeant ce texte que je réalise qu’il y a un principe fondamental, autre que « l’humain », qui dirige toutes nos réunions et actions non seulement au sein de l’Association, mais aussi dans tout le Département : le respect. Le respect – de soi, d’autrui, un respect intégré – est forcément le prérequis par excellence pour accéder au cercle social anthropologique, du moins au département.
En faisant preuve de curiosité et d’écoute, tout est possible. En dépit de ma jeune expérience dans une association, les membres de l’AEAUM et de l’Assemblée m’ont accueillie, et fait sentir acceptée et respectée. L’AEAUM c’est ça au fond, c’est le respect et l’accueil des autres.
La numérisation de la collection ethnographique
- Violaine Debailleul, muséologue
Depuis quelques années, le Département a entrepris de faciliter l’accès aux riches fonds de sa collection ethnographique, entre autres grâce à un site Web donnant accès à une version simplifiée de sa base de données.
Si le principe semble simple, il comprend en fait de nombreuses étapes de préparation, ainsi qu’un travail en continu par la suite. Il faut d’abord définir la nature des données traitées (objets, archives, entités), les champs à utiliser et configurer les écrans de saisie pour s’assurer qu’ils présentent un bon niveau de lisibilité et d’ergonomie.
Par la suite, viennent l’étape de transfert des données d’une base à l’autre, et celle de vérification que les informations ont été correctement versées. La migration vers CollectiveAccess a ouvert de nouvelles possibilités, dont la géolocalisation des objets et le développement de la gestion des documents d’archives.
Le travail a consisté à personnaliser la configuration par défaut : les pages d’informations sur la collection, les activités pédagogiques et de recherche auxquelles elle est associée, la nature des collections, ainsi que certaines expositions passées, tandis que des parcours thématiques sont en développement. C’est l’interface de recherche, cependant, qui demande le plus d’ajustements, car il faut définir les informations qui seront rendues publiques ainsi que les options pour le tri des résultats.
Ce travail met aussi en relief certaines des lacunes et des erreurs occasionnelles qui se sont glissées dans la base de données au fil des années dont la rectification est une tâche de longue haleine. Les noms de lieux et de groupes, l’identification et la terminologie des types objets doivent ainsi être mis à jour. La documentation des objets, elle aussi, continuera à être bonifiée, entre autres grâce aux travaux étudiants effectués dans les cours de culture matérielle et de muséologie, ou lors de travaux pratiques.
Si tous ces détails sont importants, ce sont néanmoins les photos qui intéressent le plus les visiteurs de notre site, ces derniers souhaitant trouver des clichés des objets récents et en haute résolution.
Les premières photos de la collection remontent à la fin des années 1990. Ces images sont cependant dans un petit format qui correspondait aux capacités informatiques de l’époque. Beaucoup d’autres photos de la collection sont aussi de qualité dite « documentaire », c’est-à-dire prises sur une table sans fond ni éclairage particulier, mais permettant de documenter le type et l’état de conservation des objets.
Ces images sont certainement moins « instagrammables », mais depuis quelques années, de nombreuses institutions muséales, y compris de grands musées, se sont résolues à les publier en ligne, sans compter que certains types d’objets, notamment les vêtements, demandent beaucoup de préparation et de travail pour être photographiés : défroissage, mannequinage, éclairage pour grands objets, et rangement avec rembourrage notamment.
La mise en ligne de la collection comprend donc un volet de numérisation, pour remplacer les images plus anciennes par d’autres, de bien meilleure qualité. Grâce à des fonds associés au don de la collection Jacques Dansereau et au projet de mise en valeur des collections autochtones de la professeure
Marie-Pierre Bousquet, ainsi qu’au budget discrétionnaire du directeur du département et au fonds Alma Mater départemental, nous avons pu acheter du matériel de studio et entreprendre deux campagnes de numérisation.
En plus de la muséologue, le Département a pu compter sur deux étudiants, qui sont aussi de bons photographes : Nicolas Dufour-Laperrière et Alexandre Bisson-Larrivée.
La première phase, portant sur la période 2016 à 2018, a permis de numériser près de 460 objets autochtones canadiens, ainsi que de réviser et d’enrichir l’ensemble de leur documentation. À l’automne 2019, une seconde phase visant à produire 850 clichés a permis d’en faire 2250 grâce à l’obtention de fonds du Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études pour des projets d’innovation intégrant les technologies numériques.
Ces fonds permettront ainsi de concevoir un module de classe virtuelle sur le site Web qui pourra être utilisé pour l’enseignement. Il est à noter que cette aide financière inclut la création d’un laboratoire de photogrammétrie en trois dimensions. Ce dernier, d’abord consacré aux collections archéologiques, permettra à plus long terme de produire des images 3D d’objets de la collection ethnographique.
Équipe
Guy Lanoue Directeur général | Amal Haroun Directrice de l’édition | Tringa Bytyqi Éditeur sénior |
Qui sommes-nous?
Notre maison éditions@anthro offre un espace de conversation et de réflexion sur le monde. Fondée en 2017, édition@anthro cherche à publier surtout les travaux rigoureux en anthropologie avec ses quatre sous-disciplines.
Nous avons cinq collections actives :
· Kosmos : les collections du monde. Actes de colloques, des œuvres collectives ou des monographies, surtout en ethnologie et ethnolinguistique.
· Habilis. Une collection qui couvre les œuvres en archéologie et en bioanthropologie
· AnthropoCité. Revue gérée par nos étudiants.
· PREMIO : excellence. Communications hors-séries par des étudiants qui ont gagné un prix ou qui ont obtenu une mention « exceptionnelle » pour leur thèse.
· revue : verte. Des nouvelles sur le climat, l’environnement et la nature.
Nous avons deux autres rubriques :
· Altérités. L’ancienne revue étudiante ; archive seulement.
· Efimera : vignettes de terrain. Petites histoires où la recherche de terrain touche les émotions.
Soumissions :
Kosmos : les collections du monde, Habilis et Anthropocité : nous acceptons des propositions en français ou en anglais. Chaque proposition sera évaluée par un comité éditorial composé de professeurs et de doctorants du département. Les meilleurs textes seront évalués par des paires.
Pour des propositions d’œuvres collectives, le directeur de l’édition devrait fournir une liste des contributeurs, et, pour toutes les propositions, par une table de matières et par une description brève du livre.
revue : verte et Efimera : vignettes de terrain. Envoyez vos soumissions à Amal Haroun, Directrice et Rédactrice-en-chef, anthro@umontreal.ca, ou à Guy Lanoue, Responsable juridique, guy.lanoue@umontreal.ca.
Toute autre communication devrait être adressée à anthro@umontreal.ca.
Nous n’acceptons pas des textes qui ont été publiés ailleurs ou qui ont été soumis à d’autres maisons d’édition.
Conseil consultatif / Advisory Board
Luis Roberto Cardoso di Olivera, University of Brasilia, UnB
Lynda Dematteo, l'Institut Interdisciplinaire d'Anthropologie du Contemporain (IIAC), EHESS, Paris
Denis Gagnon, FAFS/anthropologie, Université de Saint-Boniface, Winnipeg
Claude Gélinas, Département de philosophie et d'éthique appliquée, Université de Sherbrooke
Christina Halperin, Département d’anthropologie, Université de Montréal
Martin Hébert, Département d’anthropologie, Université Laval, Québec
Vincent Mirza, Département d’anthropologie et de sociologie, Université d’Ottawa
Anny Morrissette, École d'études de conflits, Université Saint-Paul
Patrick Plattet, Department of Anthropology, University of Alaska Fairbanks
Zakaria Rhani, Institut universitaire de la recherche scientifique, Université Mohammed V, Rabat
AnthropoCité (hors-série)
La revue publie des articles à partir des notes de terrain, des comptes-rendus et des résultats de recherche en laboratoire. Nous acceptons des textes de tous les domaines de l’anthropologie: l’anthropologie linguistique, l'archéologie, la bioanthropologie et l'ethnologie. Chaque soumission sera évaluée par un comité scientifique.
Pour proposer un article, écrire à anthropocite-revue@umontreal.ca
AnthropoCité Numéro 1 2020 | |
AnthropoCité Numéro 2 2021 |
PREMIO : excellence
PREMIO : excellence est une collection hors-série réservée aux étudiants qui ont gagné un prix ou une distinction.
Collection sous la direction d’Amal Idris Haroun
revue: verte
Les membres de notre département effectuent des recherches partout dans le monde, et observent les manières dont les individus et les communautés vivent le quotidien – le travail, les défis et leurs créations. Parfois, ces observations révèlent les contours de l’imaginaire de nos rapports à l’environnement. Les humains occupent l'espace non seulement pour y travailler, mais aussi pour affirmer leur capacité d’imaginer le monde.
Ces deux activités fondamentales, vivre et rêver, sont devenues de plus en plus difficiles, conséquence de notre négligence.
Nous voulons révéler les effets dévastateurs de l'activité de l'être l’humain, à l'heure où la planète a atteint ses limites, et ne peut plus absorber les blessures qu’on lui inflige.
https://anthropo.umontreal.ca/revue-verte/
Vous êtes invités à partager vos témoignages (textes et photos) avec nous. Connaître, c’est le premier pas vers la guérison.
Envoyez-nous vos contributions au : anthro@umontreal.ca
Habilis : communications en archéologie, bioarchéologie et bioanthropologie
Cette collection (hors-série) est réservée aux communications, rapports de terrain, articles en archéologie, bioarchéologie et bioanthropologie.
École de fouilles 2021 – Site Isings (BgFo-24) - Rapport de stage |
Altérités (ancienne série)
Altérités a été lancé par les étudiants du Département d’anthropologie en 2000. La revue a publié plusieurs numéros avec une fréquence irrégulière. Le dernier numéro est apparu en 2016, et la revue a suspendu ses activités en 2018.
L'étranger (vol. 9, no 1) Enkelejda Sula Raxhimi et Alexandra Dorca (dirs.) | |
Les paradoxes de la valeur (vol. 8, no 1) Suzanne Beth, Léa Kalaora et Anne Lardeux (dirs.) | |
Anthropologie 2.0 ? L'ethnographique par delà l'anthropologie (vol. 7, no 2) Phillip Rousseau et Kiven Strohm (dirs.) | |
Femmes (vol. 7, no 1) Kim Turcot DiFruscia (dir.) | |
Corps, santé, maladie : aux frontières du médical et du social (vol. 6, no 2) Vincent Duclos et Marie-Ève Carle (dirs.) | |
Corps, santé, maladie : aux frontières du médical et du social (vol. 6, no 1) Marie-Ève Carle et Vincent Duclos (dirs.) | |
Penser L'engagement (vol. 5, no 2) Léa Kalaora, Chowra Makaremi et Jessy Baron (dirs.) | |
Regards sur les nouvelles technologies (vol. 5, no 1) Louis Gilbert (dir.) | |
Déclin, mutation, effondrement? (vol. 4, no 2) Eric Plourde, Kiven Strohm et Filippo Furri (dirs.) | |
Anthropologie et écritures, aujourd'hui (vol. 4, no 1) Enriqueta Sugasti et de Marie-Claude Haince (dirs.) | |
La construction d'un regard anthropologique (vol. 3, no 1) Lynda Bouthillier et André Campeau (dirs.) |
Les volumes 1 et 2 ne sont plus disponibles.
Efimera : vignettes de terrain
Dans cette section, on raconte les émotions du terrain; ces interactions inattendues qui nous marquent et laissent voir une voix authentique sur nos collaborateurs et sur leurs vies.
L’œil de l'Orignal
Guy Lanoue
Cartes postales de la Patagonie
Javier Domingo
Bonjou konpè
Pierre Minn
L'histoire du Petit Bonhomme
Guy Lanoue
L'écho d'Apaya
Javier Domingo
Les premières publications du département sont les actes de colloques tenus dans les années 1990, qui sont maintenant incorporées dans la collection Kosmos, puis dans la revue étudiante Altérités.
En 2014, le Département a lancé un programme d’expansion de sa maison d’édition. Nous numérisons les anciennes publications dactylographiées. Nous renforçons nos liens avec les bibliothèques nationales et avec notre bibliothèque universitaire pour nous assurer que nos publications sont incluses dans les catalogues internationaux. En 2018, nous avons ajouté les collections AnthropoCité (revue), Kosmos (volumes), PREMIO (hors-série pour étudiants) et Efimera (chronique). En 2019, nous avons formé un conseil consultatif composé de chercheuses et de chercheurs dans tous les domaines d’anthropologie, ici et à l’étranger.
Nous publions deux à quatre nouveaux titres par année; la plus récente, Extraordinary Experience in Modern Contexts, sous la direction des professeurs Deirdre Meintel, Véronique Béguet et Jean-Guy Goulet, sortira en automne 2020.
AnthropoCité : un projet par et pour les étudiantes et étudiants du Département d’anthropologie
- Marianne-Sarah Saulnier, candidate au doctorat
C’est avec plaisir et fierté que je vous présente, au nom du comité de rédaction, la toute nouvelle revue scientifique étudiante : AnthropoCité. Étant étudiante au doctorat en anthropologie, j’ai la chance d’en coordonner le premier numéro, qui sera publié aux éditions@anthropo dès septembre 2020. Par ce court texte, j’aimerais prendre le temps de vous présenter ce projet qui assurera, pour les prochaines années, le rayonnement des travaux étudiants du Département d’anthropologie. Je profite aussi de l’occasion pour partager toute la fierté que je porte envers ce projet qui fait foi de la dévotion et du travail des étudiants et des professeurs qui y ont participé.
C’est en 2018 qu’a commencé à germer le projet AnthropoCité. Au départ mené à bien par Thomas Lecomte, étudiant du 3e cycle, la revue Anthropocité est née d’un double constat. Tout d’abord, bien qu’il figure comme l’un des meilleurs au monde, le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal ne produisait plus de revue scientifique afin de faire rayonner les travaux menés par ses étudiantes et étudiants.
En effet, le dernier projet de la sorte remontait à l’an 2000 avec la revue étudiante Altérités. Ayant cessé de paraître en 2016 pour une multitude de raisons, plus aucun véhicule ne servait depuis à la publication des travaux étudiants. Le deuxième constat qui a mené à la création d’Anthropocité repose sur l’idée que les étudiantes et les étudiants peuvent parfois se sentir intimidés par la perspective d’écrire et de soumettre un premier article à une revue scientifique. Ce type de publications est pourtant essentiel dans la poursuite d’une carrière académique. C’est donc dans l’optique d’encourager et d’aider les étudiantes et étudiants en anthropologie à valoriser leurs travaux qu’AnthropoCité a été lancée.
C’est en avril 2019 qu’ont débuté officiellement les premières étapes de la création de la revue par la formation du comité de rédaction constitué de dix étudiants bénévoles. Tout au long de notre travail, deux critères ont dirigé le projet, soit celui de la crédibilité scientifique et celui de la collaboration. Chaque article a été rigoureusement évalué par deux membres anonymes du comité d’évaluation.
L’exercice étant tout aussi professionnel que pédagogique, des commentaires exhaustifs et rigoureux ont soigneusement été ajoutés par chaque évaluateur. L’objectif ici était d’assurer non seulement une qualité exemplaire à chaque article, mais aussi d’aider les auteurs à grandir dans leur cheminement professionnel.
De plus, la collaboration entre les étudiants et les professeurs était primordiale. Voilà pourquoi le comité de rédaction de la revue est formé d’étudiantes et d’étudiants, tant au baccalauréat, qu’à la maîtrise et au doctorat. C’est aussi la raison pour laquelle plusieurs professeurs ont participé à l’évaluation des articles. Ainsi, non seulement la qualité des textes a été assurée de manière rigoureuse, mais aussi la contribution de tous à leur manière a fait d’AnthropoCité un projet autant collaboratif que stimulant.
Pour le premier numéro de la revue, nous avons reçu des articles provenant de plusieurs universités du Québec. Au terme du processus d’évaluation et de sélection, nous avons choisi cinq articles et six comptes rendus de lectures permettant un premier numéro varié. Le lancement officiel de la revue aura lieu dès la rentrée scolaire, en septembre 2020. Restez à l’affut pour de plus amples informations... Au plaisir de vous y voir!
Lionel Vallée, Bertolino et nos diapos
- Philippe Lévesque, étudiant de 1er cycle
On imagine souvent les anthropologues exercer leur science sur des terrains des plus exotiques, dans des climats inhospitaliers, auprès de populations habitant dans des régions nécessairement inaccessibles.
Nos honorables professeurs du département ne nous ont-ils pas parlé de la mythique Inde, de l’impénétrable Amazonie, des hautes montagnes andines et de la majestueuse toundra canadienne, autant de régions ethnographiques qui excitent l’imagination et qui stimulent le goût de l’ailleurs? Nous savons bien sûr que l’anthropologie s’avère bien différente de cette image romantique.
Le microterrain que j’ai réalisé pendant l’été 2018 en constitue d’ailleurs un contraste brutal. Il a été réalisé ici même, au troisième étage du pavillon Lionel-Groulx, dans un local minuscule, à mi-chemin entre le bureau et le garde-robe, effectivement inaccessible et peu fréquenté, mais dénué de tout le charme que l’on associe normalement au terrain ethnographique.
La tâche principale consistait à numériser une partie d’une immense collection de diapositives, léguée par l’un des pionniers du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, le professeur Lionel Vallée, dans le but éventuel de les diffuser dans une sorte de musée virtuel. Outre cet objectif louable et stimulant, le travail de numérisation peut néanmoins paraître austère, sans profondeur. J’aimerais, par ce témoignage, partager avec vous quelques faits et anecdotes qui ont transformé le contexte banal du projet en une véritable expérience enrichissante mélangeant histoire, ethnographie et enquête policière, et où se dévoilent des points d’intérêts insoupçonnés.
Un premier intérêt de la collection de diapositives de Lionel Vallée est qu’elle constitue une porte d’entrée sur une autre époque. Les plus anciennes ont été produites vers le milieu des années 60 et nous ramènent donc aux premières années de notre Département d’anthropologie.
Bien que les diapositives soient silencieuses à ce sujet, diverses sources nous instruisent sur les bouleversements qui ont marqué le Département à cette époque, notamment, à la toute fin de la décennie, le départ fracassant de feu le professeur Rémi Savard, l’indéfectible défenseur de la cause autochtone au Québec, pour fonder le « Laboratoire d’anthropologie amérindienne ».
En plus du contexte historique, l’étude de la collection a été un prétexte pour en apprendre davantage sur Lionel Vallée, l’anthropologue. On y découvre un homme passionné pour ses terrains andins et amazoniens, pour l’enseignement universitaire et la coopération internationale.
De plus, nous découvrons en lui un conteur hors pair qui prend plaisir à raconter ses aventures ethnographiques, ce qui a dû faire le régal de ses étudiantes et étudiants de l’époque. L’une de ces histoires captivantes est celle où l’anthropologue est confondu avec Pishtako, un dévoreur d’humains présent dans les récits « mythiques » sud-américains. Peut-être parce que cette créature proviendrait du cruel conquistador espagnol Pizarro, dont le nom en serait la déformation, elle était dépeinte par la population locale comme un être barbu sur un cheval. Et c’est précisément de cette façon que Lionel Vallée se présenta pour la première fois dans un village andin. Il fut immédiatement identifié comme étant Pishtako et fut forcé de fuir temporairement le village par crainte pour sa vie. Au moment de la fin de ma participation au projet de numérisation en août 2018, aucune diapositive pouvant documenter cette histoire amusante n’avait été retrouvée malheureusement. Il est à espérer que l’on en identifie quelques-unes dans les quelques milliers qui restent à découvrir.
Une autre des aventures de Lionel Vallée, son bref séjour auprès du peuple amazonien des Cintas Largas (Paiter-Surui), est particulièrement intrigante, et ses répercussions imprévisibles sur le projet de numérisation nous obligent à nous y attarder. Cette histoire nous est accessible principalement par un photoreportage tiré d’un album grand public réalisé par le cinéaste québécois Daniel Bertolino.
Selon diverses sources, Lionel Vallée accompagna une équipe de tournage en Amazonie afin de documenter une opération de pacification brésilienne menée à partir d’un camp de base, le poste du « 7 septembre ». On laisse entendre que peu de temps après le départ de l’équipe, le camp des pacificateurs aurait été sauvagement attaqué, faisant plusieurs victimes. Par la suite, les Cintas Largas auraient soit disparu, ou (les sources se contredisent) été l’objet d’une riposte impitoyable qui les aurait exterminés.
Inspirés par cette histoire sordide, mes collaborateurs et moi avons été en mesure de repérer dans la collection les diapositives documentant le séjour de Vallée auprès des Cintas Largas. Il y en avait plus de 400! J’ai donc patiemment numérisé cet ensemble avec un mélange de tristesse, connaissant le sort des personnes que l’on voit sur ces diapositives, et d’exaltation, du fait de l’impression de tenir entre les mains des documents historiquement importants qui évoquent les derniers moments d’un peuple maintenant disparu. J’ai simultanément entrepris des recherches sommaires afin d’éclaircir la chronologie des évènements de l’expédition. À ma grande surprise, aucune autre source ne mentionnait un quelconque massacre des Cintas Largas du poste du « 7 septembre ».
La situation ne s’est éclaircie qu’après la consultation d’une monographie spécialisée. J’ai alors constaté qu’un massacre avait bel et bien eu lieu, mais dans un autre poste, et que ce poste était fréquenté, comme par hasard, par un peuple de la même famille que les Cintas Largas. Le malentendu m’apparut clairement : le massacre du poste du « 7 septembre », tel qu’évoqué par Bertolino et Vallée, n’a probablement jamais eu lieu! Je fus bien sûr soulagé d’apprendre que les personnes photographiées, que j’ai en quelque sorte côtoyées des heures durant, n’avaient pas péri dans un carnage, voire même que quelques-unes d’entre elles pourraient être toujours en vie. De surcroît, j’éprouve une grande satisfaction d’avoir résolu une petite affaire policière, ce qui compense largement la déception de ne pas détenir le document historique rare secrètement espéré relatant les derniers moments des Cintas Largas.
Une dernière anecdote vient clore toute cette histoire. Je venais tout juste de me familiariser avec le livre de Bertolino et, assis à table avec un ami de longue date dans un restaurant asiatique de la banlieue montréalaise, je lui parlais de mes récentes découvertes. Un homme assis près de notre table nous interrompit alors : « Parlez-vous des Cintas Largas? » nous dit-il. J’acquiesçais, puis lui demandais son nom. Et lui de me répondre : « Je suis Daniel Bertolino ». Je lui révélais aussitôt avec excitation avoir lu son livre la veille. Comme par magie, il en sortit un exemplaire de son sac qu’il m’offrit gracieusement. Je pris soin bien sûr de le lui faire autographier.
Dans ce local sans âme où j’ai patiemment inspecté et numérisé plus de 1200 diapositives, il s’est passé quelque chose de plus grand qu’un simple travail de numérisation. Sans faire appel à de grandes théories, j’ai été amené à découvrir un homme et son parcours anthropologique, à vivre des histoires mémorables, à résoudre des énigmes et à apprendre sur l’origine du département qui a façonné ma propre pensée anthropologique. En ce sens, il s’agit bien d’un terrain anthropologique. Comme souvenir de cette belle expérience, je conserve toujours dans ma bibliothèque ce livre autographié de Bertolino, qui témoigne de mon invraisemblable rencontre avec lui.
L’anthropoLab 3D
- Alexandre Bisson-Larrivée, étudiant du 1er cycle
Le laboratoire de modélisation 3D est un lieu de développement et d’enseignement des techniques de modélisation 3D en anthropologie. L’objectif de ce laboratoire est de modéliser des collections archéologiques et ostéologiques, pour en créer des modèles numériques 3D. Il nous est ensuite possible de faire l’analyse de leurs formes selon des méthodes statistiques pour repérer des constances dans la forme ou la typologie. Ces modèles peuvent aussi servir comme outils d’enseignement ou d’archivage de collections fragiles.
Durant les derniers mois, le travail s’est principalement concentré sur les collections du laboratoire d’ostéologie humaine. Des collections fragiles ont ainsi pu être modélisées pour en créer des copies virtuelles. Ces modèles permettront de mener des analyses morphologiques en minimisant la manipulation de ces collections très fragiles, en plus d’en créer une archive numérique.
L’objectif de ce nouveau laboratoire est de former de nouvelles cohortes de chercheuses et de chercheurs dans les méthodes de modélisation et d’analyses 3D, pour leur permettre de les utiliser sur le terrain et de pouvoir répondre à des questions archéologiques nouvelles. C’est pourquoi le Département a intégré des formations pratiques en modélisation 3D dans plusieurs cours au premier cycle et offre du soutien et de la formation aux étudiantes et étudiants de cycles supérieurs pour les familiariser avec ces méthodes en vue de les utiliser dans les recherches individuelles.
Si, comme nous, vous êtes intéressés par l’application de la modélisation 3D en archéologie, en bioarchéologie ou dans tout autre champ connexe, ou si vous aimeriez simplement en découvrir plus sur ces nouvelles méthodes, venez cogner à notre porte au 3059 du pavillon Lionel-Groulx.
Outre l’archivage virtuel des collections, la plus grande partie notre de travail d’analyse est faite pour mieux comprendre le vécu de ces populations du passé et avoir une meilleure compréhension de leur mode de vie. En examinant la taille et la morphologie des individus, il nous est possible d’estimer leur âge et, dans certains cas, leur sexe. Il nous est aussi possible d’observer sur les os d’un individu des variations de forme ou d’usure découlant d’une activité répétée, qui pourraient nous en apprendre plus sur ses activités quotidiennes. Les variations observées dans la forme des os, résultant de maladies ou de pathologies qui auraient laissé des traces, permettent d’en savoir plus sur les conditions de vie de ces individus. Nous utilisons également des méthodes statistiques pour étudier la variation de la morphologie des os pour établir le groupe culturel auquel ils appartiennent.
Le CADA (colloque annuel du Département d’anthropologie)
Le colloque annuel du Département d’anthropologie (CADA) a pris vie en 2018, d’une initiative d’étudiantes et d’étudiants aux cycles supérieurs. Dès sa première édition, sur le thème de la violence, le CADA connaît un succès immédiat.
À sa deuxième édition, titrée « la transmission », le colloque devient une force et un lieu important de rencontres du département, où professeurs, étudiants et conférenciers extérieurs peuvent échanger sur des perspectives et des méthodes de recherche d’une manière constructive et enrichissante.
La troisième édition, qui devait avoir lieu en mars 2020, sur le thème de l’esprit, a été suspendue en raison de la pandémie de la COVID-19, comme la majorité de activités scientifiques à l’UdeM et ailleurs dans le monde. Pour l’instant, c’est partie remise au printemps 2021.
Les actes des colloques, disponibles en format PDF sur le site Web du département, offrent l’occasion de prendre connaissance des présentations et de se pencher sur des thèmes d’actualité, ici.
Nous vous disons à bientôt!