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Anthropologie: aperçu

 

L’anthropologie étudie l’humain dans toutes ses manifestations. Pour les anthropologues, la diversité se réfère à un phénomène précis : avec un héritage biologique commun, les humains ont créé une gamme incroyablement riche d’adaptations techniques et d'artifices symboliques qui les aide à survivre et à imaginer l’invisible, l’indicible, et le non réalisable. Et, semblable aux organismes qui se reproduisent en mélangeant des variantes d’ADN, le contact de peuples divers a enrichi la vie de chacun, stimulant l’innovation et revigorant la culture. L’isolement et l’adaptation à l’environnement local qui a produit une diversité d’espèces et de cultures sont à la base de l’évolution biologique et sociale.

Aujourd’hui, cette diversité est menacée par un système mondial où la politique, l’économie et la technologie affaiblissent les frontières. L’anthropologie sait réagir : nous avons développé des moyens pour identifier et analyser les traits qui nous rendent uniquement humains face à cette mastodonte : nos mœurs, nos langues, nos adaptations biologiques, et nos passés souvent restent uniques. Ces dimensions sont même renforcées pour résister au système mondial. Même si la diversité est menacée, notre héritage humain va toujours chercher et produire des cultures ayant des traits uniques.

Afin d’analyser les phénomènes humains, les anthropologues utilisent des techniques variées, qui définissent les quatre sous-disciplines classiques : ces domaines - l'anthropologie biologique, l'archéologie, l'ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle), et l’anthropologie linguistique – utilisent des outils d’enquête qui leur sont propres. Dans un sens, l’anthropologie a un seul sujet – l’humain et sa culture – mais quatre façons de l’étudier.

Donc, les anthropologues peuvent travailler partout :

  • au sein de laboratoires pour analyser les traces laissées par des populations disparues;
  • dans les camps de réfugiés pour témoigner des comportements dans des conditions extrêmes;
  • dans les bibliothèques et archives afin de déchiffrer les langues et autres manifestations de la richesse d'expression typique de notre espèce.
  • dans un temple abandonné, pour déchiffrer les traces symboliques de la communauté que les personnes disparues aient imaginées;
  • avec une épave, pour reconstituer des scènes de transaction de marchandises, un moyen d’échanger des idées et des valeurs;
  • dans des galeries marchandes, pour comprendre comment acheter une chose banale devient une bataille entre un système économique et l’affirmation du Soi;
  • dans des salons et cuisines, pour observer comment l'intimité peut être un lieu-miroir de la communauté;
  • sur un site de blogueurs, pour étudier comment les pseudo-identités peuvent parfois influencent l'individualité;
  • dans un laboratoire, pour analyser comment l'ADN et les traits morphologiques des populations aujourd'hui dispersées démontrent qu'un lien généalogique les unissaient dans le passé;
  • dans des cavernes, pour identifier les traces de cultures disparues et comment leurs occupants s’adaptaient à des environnements en évolution;
  • des salles de conseils des entreprises, pour étudier comment les décisions économiques prétendument « rationnelles » peuvent véhiculer des sous-textes;

Travailler comme anthropologue :

Il n'existe pas de corporation d'anthropologues au Canada ou au Québec. Aucun organisme ne régit l'emploi des anthropologues. Cela explique sans doute en partie le peu de postes spécifiquement voués aux diplômés en anthropologie.

Cependant, quelques associations professionnelles regroupent les anthropologues, permettant de faciliter les relations et la création de réseaux, de même que les échanges d'idées et les débats intellectuels. Voici quelques liens (locaux et internationaux) à titre d'exemple :

Québec

Canada

Amérique du Nord (É.-U.)

Europe

International

Les 4 sous-disciplines de l’anthropologie

Bioanthropologie

Cette sous-discipline se penche sur les origines et l'évolution de l'espèce humaine grâce à la :

  • primatologie (étude des primates non humains);
  • paléontologie (étude de nos ancêtres fossiles);
  • génétique et l’épigénétique;
  • neuroanthropologie;
  • bioarchéologie

Elle s’intéresse aussi à la nature et aux causes de la variabilité biologique entre les individus d'une même population ou de populations différentes, ainsi qu'aux relations complexes entre biologie et culture.

À titre d’exemple, notons deux domaines d’investigation :

Évolution, biologie et comportement

La variabilité culturelle humaine est si considérable qu'elle occulte le fait qu’il existe sous la diversité une nature humaine universelle balisant et organisant la variabilité. La nature humaine est l'ensemble des contraintes biologiques qui affectent le psychisme humain, les rapports sociaux et la culture en général. Elle est le produit de l'histoire évolutive de notre espèce, qui s'est déroulée sur plusieurs millions d'années.

Paléoanthropologie

La paléoanthropologie est un domaine de recherche interdisciplinaire qui réunit les sous-disciplines de l’anthropologie biologique, l’archéologie, la paléontologie, la palethnologie, la géologie et plusieurs autres disciplines connexes. La recherche qui émane de ces sphères permet d’éclairer l’évolution du comportement et de la biologie humaine.

En offrant une formation en paléoanthropologie, le Département d'anthropologie de l'UdeM s’offre une place privilégiée dans le milieu universitaire canadien. Une concentration inédite de chercheurs engagés dans ce domaine permet un large éventail de cours. Cela donne aux étudiants la possibilité de parfaire leur formation dans ce domaine, notamment au 1er cycle. Aux 2e et 3e cycles, le Département dispose de ressources uniques qui offrent encadrement et soutien aux étudiants souhaitant entreprendre l’examen approfondi de la paléoanthropologie sous tous ses angles.

Archéologie

L’archéologie fait plonger au cœur de l'aventure humaine, de l'origine de notre espèce à nos jours. Elle permet l’enquête des indices matériels du passé des organisations, des modes de vie et des transformations. L'archéologie cherche à comprendre les sociétés humaines à travers les traces matérielles de leurs productions et leurs pratiques culturelles. Elle aborde l’étude des sociétés humaines par l’entremise de la culture matérielle, des restes d'aménagements et de structures, des vestiges osseux (humains et animaux), des restes végétaux ainsi que des contextes dans lesquels on les retrouve. Cette étude part de la préhistoire jusqu'à l'histoire documentée (archéologie historique et coloniale) et l’époque contemporaine (archéologie urbaine et industrielle).

Parmi les nombreux thèmes abordés en archéologie, notons :

                        la dispersion des hominidés;

                        la production alimentaire et la sédentarisation;

                        le développement de la complexité sociale (chefferie, royaume, État);

                        les systèmes symboliques;

                        les échanges;

                        le savoir technique;

                        l’adaptation maritime;

                        la colonisation, etc.

L’enseignement de l’archéologie combine des cours théoriques et une formation pratique. Le Département donne accès à des collections d’artefacts (provenant de diverses parties du monde) ainsi qu’à des laboratoires spécialisés (dendrochronologie historique, archéométrie, zooarchéologie, imagerie subaquatique). Il offre aussi la possibilité de participer à des écoles de fouilles.

La formation de 1er cycle en archéologie commence par des cours expliquant la contribution de cette sous-discipline aux connaissances anthropologiques. Elle se poursuit par des cours spécialisés sur des espaces-temps culturels précis, sur les approches méthodologiques et conceptuelles, et sur les analyses des techniques de travail sur les artefacts (pierre, terre cuite, bois, etc.). Les cours de laboratoire offrent une formation analytique appliquée alors que les stages de terrain permettent une transition entre la formation en salle et la pratique de recherche concrète.

Les études de 2e et 3e cycles portent sur l'ensemble des domaines enseignés et visent la formation de futurs chercheurs, professeurs et administrateurs en archéologie.

Ethnologie

L’ethnologie étudie la variabilité sociale et culturelle des sociétés humaines, en examinant leur organisation traditionnelle (parenté, politique, économie, rapports entre les sexes, religion, écologie, santé, droit, technologie, etc.) et leur réalité contemporaine (migrations et exils, productions culturelles, mondialisation, etc.).

L’ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle) est un champ d'études en constante évolution, sensible aux changements qui secouent le monde. Pour l'anthropologue socioculturel, derrière une coutume, un récit ou un simple objet, c'est toute la société et la masse d'individualités qui se profilent et qu'il faut décoder. Cela se fait par un travail de recherche empirique qui se concentre sur les individus, leur quotidienneté et leur vécu aux échelles locales.

On peut distinguer 3 grands axes transversaux qui sous-tendent les recherches des professeurs.

Le monde contemporain

  • L'ethnicité, le nationalisme, les relations interethniques, les migrations, l'hybridité.
  • Dynamiques de la coopération internationale et des droits de l’Homme, le rôle des organismes internationaux (ONG et humanitaires), la mondialisation, l'interdépendance des pays, l’environnement et savoirs locaux.
  • Les phénomènes urbains et leurs représentations et idéologies, le pouvoir et la politique, les conflits, la violence et la justice dans la quotidienneté
  • Dynamiques sociales, santé et le corps.
  • Peuples autochtones : résistance, hégémonie et États, la mobilité du paysage religieux et symbolique.

La critique de textes, de récits et de discours

Les perspectives ouvertes par la sémiologie, l'historiographie, la linguistique et par d'autres courants issus du virage narratif sont à la base des recherches que mènent plusieurs ethnologues du Département.

Les chercheurs s'efforcent de relier des données narratives, souvent individuelles, à la trame supranarrative fournie par les cultures locales.

Les personnes, les identités et les produits culturels

Les anthropologues socioculturels sont de plus en plus engagés dans l'étude de la production et de la circulation des produits culturels de toutes sortes : objets, images, sons, artefacts, prestations, etc.

Ils visent à les situer dans la trame des liens économiques et politiques, des réalités locales et du « système-monde » afin d'étudier leur mise en performance et leur déplacement d'un espace à un autre.

Les identités individuelles et collectives participent aussi de ce processus de production et de circulation. À ce déplacement correspond une circulation de valeurs, de sentiments et de significations, dont la mobilité nécessite des recodages continuels.

Ethnolinguistique

L’ethnolinguistique étudie la diversité des pratiques linguistiques des communautés : multilinguisme, registres, styles. Elle s’interroge sur les similitudes des langues et leurs particularités.

Dans l'étude générale de la variabilité humaine, l'ethnolinguistique traite du langage dans son contexte socioculturel et concentre ses efforts sur les aspects linguistiques de cette variabilité : évolution des langues, utilisation réelle par différents groupes et sous-groupes dans des contextes socioculturels diversifiés.

Notons plusieurs perspectives dans ce domaine :

Sociolinguistique

Étude quantitative de la variation linguistique intra et interindividuelle en relation avec la dynamique des communautés linguistiques.

Langages et systèmes symboliques

Système linguistique comme modèle pour conceptualiser d'autres phénomènes sociaux (mythes, systèmes de parenté, culture tout entière).

Ethnographie de la communication

Étude de la diversité du comportement communicatif : conversation face à face, genres du discours, langage non verbal, indexicalité sociale.

Paléolinguistique

Théories concernant le changement linguistique et la linguistique historique comme outil pour l'étude du passé, en conjonction avec l'archéologie, la mythologie comparée, l'anthropologie biologique, etc.

Outre ces thèmes généraux, les cours d'anthropologie linguistique abordent les questions qui traitent d’enjeux tels que :

                    les effets des relations entre groupes de langues différentes;

                    le maintien de la langue chez les groupes minoritaires;

                    la performance des textes traditionnels en contexte d'immigration;

                    le rapport entre la poétique et la culture;

                    les styles linguistiques et communicatifs propres aux hommes et aux femmes.

Étudier l’anthropologie à l’UdeM, c’est acquérir une formation polyvalente et bien ancrée au cœur des préoccupations et des défis du 21e siècle.