Passer au contenu

/ Département d'anthropologie

Je donne

Rechercher

Navigation secondaire

À la découverte des restes d’un immense Champ-de-Glace

En Alberta, sur la route entre Banff et Jasper se trouve un Champ-de-Glace nommé Columbia. Il est impressionnant, car il peut être vu de loin. Auparavant, c’est-à-dire il y a environ 10 000 ans, il était si immense qu’il se rendait jusqu’aux plaines de l’Alberta alors qu’il avait rétréci au centre du Champ-de-Glace en 1844.

Bien qu’il y ait une part normale au réchauffement climatique, le hic c’est qu’il est accentué par les actions anthropiques causant les gaz à effet de serre (GES), ce qui provoque la fonte des glaces à une vitesse plus rapide que ce qu’il aurait dû. Il perd environ 5 mètres par année, ce qui est affiché sur le site par des pancartes avec les dates selon les emplacements précédents du glacier à l’extérieur de la glace. En effet, lorsque l’on marche vers le glacier, on peut voir ces panneaux jusqu’à la clôture qui nous empêche de continuer plus loin sans guide ou sans faire partie d’une excursion sur un des ice explorer. Donc, chaque année la masse de touristes peut voir le glacier se rétrécir à vue d’œil avec les panneaux marquant le recul.

Il est reconnu par la grande majorité des scientifiques que l’augmentation des GES contribue au réchauffement climatique dû à l’impact anthropique. D’ailleurs, les géologues qualifient la période de temps actuelle comme l’anthropocène. Comment est-ce que les gaz à effet de serre réchauffent l’atmosphère? C’est lorsque certains des rayons de soleil sont absorbés par la terre, ce qui augmente la température et envoi de l’énergie vers l’extérieur de la terre pour éliminer l’énergie excédentaire sous forme de rayonnement infrarouge. Ce dernier est en partie retenu (33% à 38%) par des gaz présents dans l’atmosphère que l’on appelle à effet de serre. Par les collisions avec les autres molécules, les GES transmettent l’énergie vers le sol et les océans. Parmi les GES, on retrouve le CO2, le CH4, les CFC, les halogènes, le N2O et O3. Les informations de ce dernier paragraphe sont tirées de la monographie Éléments et chimie environnement : monographie complétée d’un cahier d’apprentissage électronique (3e édition) par Marc Olivier (2020) du Lab éditions.

 

Il faut dire qu’il existe un vrai paradoxe concernant la diminution constante de glace présente. Il est vrai qu’en permettant autant de visites touristiques sur le magnifique Champ-de-Glace scintillant avec les ice explorer, cela contribue au réchauffement climatique et à l’accélération de la fonte des glaces. On peut se demander jusqu’à quand l’on pourra apercevoir ce Champ-de-Glace. De plus, il faut penser à la quantité de pétrole requise et aux émissions de gaz à effet de serre de ces gros véhicules qui doivent faire l’aller-retour entre le site et le bâtiment touristiques à coups de milliers de visiteurs par journée. Sur le peu d’ice explorer existant dans le monde, plus de la moitié sont utilisés dans ce Champ-de-Glace surtout à des fins touristiques. De surcroît, cette fonte de glace contribue à l’augmentation du niveau de la mer. Tous ceux qui vivent à proximité en seront affectés. Des milliers de personnes vont perdre leur foyer ou être blessés s’ils n’en meurent pas. D’ailleurs, la fonte de la glace a aussi un impact sur l’existence des cours d’eau, des rivières et des lacs. En effet, un jour, lorsqu’il n’y aura plus de glace parmi les glaciers de l’Alberta, l’hydrologie du territoire changera. Les cours d’eau et les rivières vont s’assécher et les lacs se vider. L’eau potable accessible en si grande quantité se fera de plus en plus rare. Les Albertains devront trouver une autre façon d’obtenir de l’eau potable. Bien que les nappes phréatiques puissent faire partie de la solution, une province entière ne peut pas s’approvisionner toute l’année sur cette source d’eau. Lorsque des besoins de base viennent à manquer, des conflits peuvent avoir lieu à plusieurs niveaux soit entre les citoyens, entre les municipalités, entre les gouvernementaux provinciaux ou même à l’international. Décidément, ces glaciers ont plusieurs fonctions qui assurent la survie et l’harmonie des êtres humains ainsi que des autres espèces qui peuplent le monde. Pourtant, les glaciers ne sont pas valorisés par la population en général. Ils semblent qu’on les utilise principalement pour attirer des touristes dont le but soit surtout récréatif au lieu de chercher à préserver cette ressource précieuse.

 

Vanessa Angers