Les incendies de forêt en Amazonie en 2019
La hausse sensible du rythme des déforestations au Brésil ces derniers mois a été provoquée par l’augmentation des incendies en Amazonie et dans d’autres régions du pays qui ont par ailleurs entraîné des vagues de protestations au Brésil et dans le monde.
La hausse sensible du rythme des déforestations au Brésil ces derniers mois a été provoquée par l’augmentation des incendies en Amazonie et dans d’autres régions du pays qui ont par ailleurs entraîné des vagues de protestations au Brésil et dans le monde.
Selon l’Instituto de Pesquisas Espaciais (INPE), les données basées sur les observations satellitaires démontrent que de janvier à août 2019, au moins 82 285 incendies se sont produits au Brésil, ce qui marque une augmentation de 84 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Pire encore, le mois d’août est en train de connaître une plus forte croissance du nombre d’incendies de forêts.
Le 20 août l’INPE a recensé 39 194 incendies en Amazonie depuis le mois de janvier. Cela marque une augmentation de 77 % du nombre d’incendies par rapport à la même période en 2018.
Amazon fires 15-22 August 2019. Satellite image taken by
Joshua Stevens. NASA Earth Observatory images.
Entre le 19 et le 22 août seulement, 9 507 nouveaux départs de feux ont été enregistrés. Il faut également souligner que les grands incendies sont présents dans d’autres états du Brésil, notamment en Amazonas, en Acre, en Amapá, au Rondônia, au Roraima, au Maranhão, au Mato Grosso, au Pará et au Tocantins, ainsi que dans d’autres pays voisins, notamment en Bolivie, au Pérou et au Paraguay.
Même s’il est vrai que la problématique des incendies provoqués de façon anthropique en Amazonie existe depuis plusieurs années, il est notoire que les positions et les discours de l’actuel président brésilien Jair Bolsonaro ne font qu’aggraver ce scénario.
Parmi les facteurs qui intensifient la crise environnementale actuelle au Brésil, on note les quelques points saillants qu’en général s’opposent aux principes de la Constitution fédérale de 1988 : des attaques récurrentes contre les peuples autochtones et le refus d’établir la démarcation des territoires qui leur appartiennent, les projets d’exploitations minières, la construction de nouvelles centrales hydro-électriques, l’exploitation du sol par l’industrie agroalimentaire, le démantèlement systématique des organismes gouvernementaux responsables de la protection de la nature, des actes illégaux comme l’appropriation des terres publiques, la déforestation et les incendies criminels.
À l’égard des peuples autochtones, selon l’Instituto Socioambiental — ISA[1], les dix Terres indigènes (TI) affectées par les incendies sont : Parque Indígena Araguaia (Tocantins), TI Pimentel Barbosa (Mato Grosso), TI Parabubure (Mato Grosso), TI Apyterewa (Pará), TI Marãiwatsédé (Mato Grosso), TI Kayapó (Pará), TI Areões (Mato Grosso), TI Canela (Maranhão), TI Mundurucu (Pará) et la TI Pareci (Mato Grosso). Dans le Parque Indígena Araguaia, lors du dernier mois on a détecté 752 incendies. On a eu au total 3 553 incendies dans 148 terres indigènes en Amazonie brésilienne. Dans les Unités de conservation (UC) la situation est également tragique : on comptabilise 7 368 incendies en 118 UC.
Parce que le secteur de l’industrie agroalimentaire encourage la déforestation, certains agriculteurs provoquent des incendies avec l’intention d’augmenter la quantité des terres utilisées pour l’élevage des ruminants et d’autres animaux. En dernier lieu, il faut dénoncer ce qui a été appelé la « Journée du feu » (Dia do fogo, en portugais), une invitation à la déforestation, rédigée par les agriculteurs et adressée à leurs confrères dans un journal local de l’état du Pará. À cause de cette « invitation », le nombre d’incendies a énormément augmenté en 2019.
Pour conclure, on doit responsabiliser l’actuel président du Brésil, car ses positions en faveur de l’industrie agroalimentaire incitent les grands agriculteurs, les mineurs, les orpailleurs, entre-autres, à exploiter de façon illégale et très dangereuse la terre, les forêts et l’eau.
Lívia Vitenti
[1] Instituto Socioambiental. 23 août 2019. ISA mostra Terras Indígenas mais afetadas por incêndios na Amazônia brasileira Disponible au : www.socioambiental.org/pt-br/noticias-socioambientais/isa-mostra-terras-indigenas-mais-afetadas-por-incendios-na-amazonia-brasileira. (Consulté le 27 août 2019).