Sessions et Programme
Voici les sessions proposées pour le colloque et les noms des président(e)s des sessions
Lieux d’Interactions Passées : la bioarchéologie combinée aux analyses multi-isotopiques et/ou paléo-génétiques
Présidente de séance : Dre Isabelle Ribot
Cette session s’adresse aux chercheurs qui utilisent la bioarchéologie et autres disciplines spécialisées pour réfléchir sur des lieux témoins d’interactions passées. Les données multi-isotopiques et/ou paléo-génétiques croisées avec les analyses ostéologiques (et paléopathologiques) explorent souvent des hypothèses sur des changements culturels et/ou biologiques au sein d’une région/continent et entre diverses régions/continents. L’accent est mis ici sur l’étude de sites archéologiques avec des données bioarchéologiques, telles que des sépultures, et reflétant possiblement des transformations suite à l’arrivée de «groupes d’individus» dans de nouvelles zones. La nature des interactions entre les diverses communautés sera idéalement au cœur des questionnements. Aucune restriction géographique et chronologique n’est imposée, afin de mettre l’accent sur les aspects méthodologiques. Les recherches récentes en bioarchéologie poussent de plus en plus cette interdisciplinarité. Quelles en sont les limites et quelles leçons peut-on en tirer? Par conséquent, des différences d’interprétation peuvent résulter et amener des débats intenses entre chercheurs.
Titre : « Les demoiselles de Rochefort » : archéosciences et sciences de la conservation
Présidente de séance : Dre Kenza Dufourmantelle
Résumé : Les sciences de la conservation et les archéosciences sont le plus souvent considérées comme deux sciences sœurs mais sont principalement traitées l’une sans l’autre comme en témoigne les journaux et congrès scientifiques, dédiées à chacune d’elles. Pour autant, les deux sœurs ne devraient-elles pas plus souvent interagir l’une avec l’autre? Sont-elles si différentes que cela ? Au cours des dernières années, les deux communautés se sont de plus en plus rapprochées et ont démontré les complémentarités, pour ne pas dire les similitudes entre les deux domaines. Au sein de cette session, suivie d'une table ronde, nous souhaiterions aborder ces points de convergence entre les deux sciences et l’importance de l’interaction entre les deux communautés scientifiques, qui pourraient être considérées comme unique (table ronde avec 4 présentateurs suivie de questions et interactions avec le public + affiches liées au sujet).
Titre : Dévoiler l’artéfact! Les rayons X comme outil polyvalent pour l’étude du mobilier archéologique
Présidente de séance : Dre Geneviève Treyvaud
L’utilisation des rayons X en archéologie permet d’identifier et de caractériser le mobilier archéologique quel que soit le matériau, y compris ceux altérés (mobilier métallique oxydé), composites (objets manufacturés) ou agrégés (urnes funéraires, dépôt), mais également des blocs de sédiments. La tomodensitométrie (CTscan et Microscan) permet un enregistrement systématique des densités des matériaux qui composent les objets archéologiques. Les données obtenues sont ensuite utilisées pour la caractérisation des matériaux mais aussi pour cibler des prélèvements ou élaborer des reconstructions en 3D et en réalité virtuelle. Cette méthode analyse la matière au cœur de l’objet sans l’altérer et fournit des paramètres qualitatifs et quantitatifs sur les matériaux utilisés afin de définir et d’en comprendre les structures internes. On retrouve d’autres formes d’utilisation des RX comme par exemple les méthodes XRF, plus connue en archéologie, et l’ITRAX qui permet d’acquérir des données géochimiques et radiographiques à partir de sédiments sans perte ou destruction du matériel à analyser. Cette session propose de faire le point sur l’utilisation des RX comme technologie d’analyse non-destructrice appliquée à l’archéologie et souhaite mettre en exergue de nouveaux champs applicatifs.
Titre : Regards sur les Amériques : 13 000 ans de migrations, d’interactions et d'échanges
Présidence de séance : Amélie Guindon et Dr Adrian L. Burke
Depuis plus de 13 000 ans, les humains ont foulé le sol du continent américain au gré de nombreux mouvements exploratoires et migratoires. Ils ont construit des réseaux d’échanges et développé des pratiques culturelles propres à ce continent à travers des liens directs et indirects. Cette session thématique a pour but de rassembler les chercheurs qui travaillent en archéométrie ou avec des approches interdisciplinaires sur des sujets reliés aux Amériques continentales et insulaires. Nous explorerons plusieurs axes de recherche en lien avec ce continent : les mouvements migratoires, la chronologie, les réseaux d’échanges, l’exploitation et la transformation des matières premières, les processus culturels, etc. depuis la préhistoire et l’époque précoloniale jusqu’aux périodes coloniales et récentes. Ces dernières offrent par ailleurs l’occasion de discuter les liens et réseaux transatlantiques en ouvrant une discussion intercontinentale.
Titre : Ô temps suspend ton vol : chronologies et datations
Présidente de séance : Dre Adelphine Bonneau
Établir une chronologie fiable est une problématique indissociable de toute étude archéologique. L’interprétation et la compréhension d’un objet, d’un bâtiment ou d’un événement sont enrichies par la possibilité de positionner les découvertes sur l’axe du temps. Les diverses méthodes de datation empruntées aux sciences de la Terre, parmi lesquelles le radiocarbone, la datation par luminescence ou les séries de l’uranium, sont autant d’outils venus s’ajouter à la panoplie des archéologues aux fils des décennies. Chaque année, de nouvelles études repoussent davantage leurs limites et apportent des éclairages inédits sur les sociétés passées. Dans cette session, nous invitons les participants à présenter leurs recherches actuelles et leurs plus récentes découvertes en matière de datation, qu’elles portent sur le développement de protocoles, sur l’application de méthodes éprouvées ou la modélisation chronologique.
Titre : Matières premières, matériaux et objets : provenance, transformation, utilisation et altération
Présidence de séance : Dre Florence Cattin et Dre Laetitia Métreau
Au-delà de l’observation macroscopique, la caractérisation des matériaux archéologiques par des méthodes relevant de l’archéométrie offre des ressources complémentaires pour sonder la matière. Différentes techniques d’observation et d’analyse permettent de reconstituer la vie d’un bien culturel. Elles donnent accès à des données sur la provenance des matières premières utilisées, sur les procédés d’élaboration mis en œuvre, sur l’utilisation des artefacts et sur les mécanismes de dégradation liés à leurs usages et à leurs conditions de conservation. Les informations récoltées viennent enrichir notre compréhension des sociétés passées et questionner nos connaissances des archéomatériaux et de leur préservation. Elles peuvent renseigner sur la circulation des hommes, des savoirs et des marchandises, sur les réseaux (qu’ils soient commerciaux ou autres), sur le degré de standardisation d’une production ou de spécialisation d’un atelier, sur les processus d’altération des objets et les soins à leur apporter. Située à la croisée de la science des matériaux et des sciences de la conservation, cette session vise à porter un regard décloisonné sur les matériaux archéologiques en favorisant la transdisciplinarité. Les candidats sont invités à soumettre les résultats de leurs recherches méthodologiques et appliquées, quels que soient la période chronologique, le cadre géographique et les techniques étudiés.
Titre : Du vestige au territoire, de la détection à la modélisation
Présidence de séance : Guillaume Hulin et Yoann Chantreau
Le développement des méthodes de télédétection permet depuis quelques dizaines d'années d'appréhender différemment la prospection et la mise en évidence des sites archéologiques. Dans le même temps, le développement d'une archéologie préventive ou de sauvetage dans un nombre croissant de pays multiplie les découvertes en contexte au moyen de sondages et de fouilles. Au cours de ces opérations, la précision des outils d'enregistrement, notamment par le biais de relevés numériques, apporte des éléments d'archivage et de restitution essentiels pour des sites voués à disparaître, par exemple dans le cadre des projets d'aménagement. Mais l'histoire de l'humanité croise également celle des environnements anciens qu'elle a d'abord subi puis contribué à façonner. L'étude, de plus en plus systématique en contexte archéologique, des restes végétaux et animaux, mais également des contextes pédo-sédimentaires contribue à renseigner ces paléo-environnements et leurs évolutions. Toutes ces avancées offrent désormais la possibilité de travailler sur des bases de données de vestiges géoréférencés de plus en plus exhaustives, et ce, sur l'ensemble des périodes chronologiques, permettant, grâce aux outils de la géomatique, une modélisation, à plusieurs échelles, des groupes humains, de leurs territoires et des paysages dans lesquels ils s'inscrivent. Du vestige au territoire, de la détection à la modélisation, cette session propose une approche transversale autour des sites archéologiques, ouverte particulièrement aux géomaticiens, géophysiciens, archéologues et paléoenvironnementalistes.
Titre : Approches géoarchéologiques et botaniques des matériaux archéologiques
Présidence de séance : Dre Cécilia Cammas
L’histoire des climats et celle de l’humanité sont enregistrées dans les sols sous forme de vestiges tangibles tels que les sites et le matériel archéologiques, mais également sous forme de restes d’origine organique végétaux (phytolithes, pollens, macrorestes) ou animaux (diatomées…) ou encore dans le fonctionnement des sols et le modelé des paysages qu’il convient de décrypter pour restituer notre histoire. L’étude de ces vestiges sur le plan méthodologique et sur celui des résultats a connu des avancées notables de ces dernières années, aussi bien en Europe que sur le continent américain. Cette session et sa localisation géographique est l’opportunité de croiser nos approches et nos résultats géoarchéologiques et botaniques de ces vestiges sur les différents continents. L’objectif est de comparer différents travaux afin de dégager des constantes et des variables culturelles. Cette session se veut ouverte à des communications sur les approches méthodologiques aussi bien que sur leurs résultats. Différents thèmes pourront être privilégiés tels que la détection et l’étude des architectures en terre crue, les processus de formation des sols archéologiques au sens large et la part de la matière organique dans leur formation sous différents climats, comme par exemple, ceux des Inuit en climat froid, jusqu’aux sols noirs en climat continental (terres noires urbaines) et tropical humide (Terra Preta, sols noirs guyanais), ou encore l’apport de l’étude des phytolithes ou des analyses moléculaires à la connaissance des occupations passées, analyses qui ont connu de récents développements.