Le Jour des Femmes peut sembler un anachronisme aujourd’hui, mais n’oublions pas que le 8 mars a été proposé au début du 20e siècle par des révolutionnaires (anarchistes, socialistes, pacifistes) américaines et européennes pour honorer les sacrifices des femmes dans la lutte pour la démocratie, la liberté et l’égalité. Aujourd’hui, plusieurs formes de violence contre les femmes sont normalisées et banalisées, en dépit des gains que plusieurs femmes ont fait dans les secteurs économiques et politiques.
La fleur de l’arbre Acacia dealbata a été choisie en 1946 par les femmes italiennes pour symboliser ce jour. La plante est connue sous le nom populaire de mimosa, qui est un arbre de la même famille dont les petites fleurs jaunes sont quasi identiques à celles d’ Acacia dealbata. Les deux « mimosas » partagent un trait important, le fait qu’elles sont les premières fleurs à émerger au printemps, parfois aussitôt que janvier dans la région méditerranéenne.
Nous voulons témoigner les souffrances et les sacrifices que les femmes trop souvent supportent en silence, mais aussi leur courage, en donnant voix à deux témoignages de la condition des femmes dans le monde.
« À l’intérieur de chaque femme se trouve une force indescriptible. Il n’est pas rare de voir des femmes qui semblent avoir atteint toutes leurs limites; elles trouvent tout de même une once de courage et se relèvent. La plus grande force qui se trouve à l'intérieur d’elles est l’amour. Respectons-nous et n’oublions jamais que tous les obstacles peuvent être surmontés. Respectons nos mères, nos sœurs et nos amies parce qu’au fond d’elles-mêmes règne un amour infini. »
Bianca Hébert
« Pour se libérer, les femmes ont besoin de croire en leur capacité d’agir et de faire leurs propres choix elles-mêmes. Pour se libérer, il faut aussi briser les stéréotypes dans lesquels la société les place, en tant que dépendantes et incapables de prendre des décisions, et ayant besoin de ceux qui pensent pour elles ou les protègent, parce qu’elles sont incomplètes, faites pour être mères...etc.
Ces idées représentent le plus grand défi pour une femme si elle les croit vraiment, parce qu’elles l’emprisonnent et la limitent; tout autre défi aurait moins d’impacts, moins de pertes.
Au fait, l’éducation a un grand rôle pour ce manque de confiance en soi chez les femmes. Cependant, les femmes, le plus souvent, sont capables d’agir, de s’adapter, d’assumer leurs responsabilités, et d’apprendre. Elles sont également capables de retrouver leur vrai soi; comment l’assumer et comment l’imposer. Avec le temps et l’expérience, la conscience change, et l’idée imaginée sur une femme idéale dans une société patriarcale se dissipe, pour laisser voir la vraie image du soi. »
Sara Tobar, égyptienne, 32 ans, mère monoparentale d’un garçon de 8 ans
(originale en Arabe; traduit par Amal Haroun)