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Bulletin des diplômés, hiver 2022


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Bonjour,

Après deux ans de pandémie, nous voilà enfin presque de retour à une vie normale!

Dans ce bulletin, nous souhaitons vous montrer notre département à travers une série de portraits de diplômées et diplômés. Vous y constaterez un élément central : nous sommes fondamentalement humains. L’existence des établissements, à l’instar de certaines critiques de la bureaucratie, de la modernité et de la postmodernité, dépend de la présence et des actions des personnes. Sans les gens, non seulement les anthropologues n’ont plus de matière à étudier, mais il n’y a plus d’anthropologie.

Notre discipline a besoin d’échanges et de contacts pour s’épanouir, mais aussi pour remplir sa mission principale : préparer les étudiants et étudiantes à prendre leur place dans le monde avec une boîte à outils qui leur permettra de naviguer, parfois en eaux troubles. Voici donc quelques portraits de nos diplômés et diplômées.

Je remercie tous les gens qui ont participé et contribué à ce numéro, plus particulièrement : Amal Idris-Haroun pour son travail infatigable, autant pour ce bulletin que pour notre maison d’édition, Amira M’Rad et Béatrice Leduc-Ostrowski pour leur soutien et leurs précieux conseils.

Comme toujours, je vous invite à transmettre vos commentaires, suggestions et questions, de même qu’à consulter les publications les plus récentes de notre maison d’édition. Vous pouvez par ailleurs soumettre vos contributions en tout temps à la revue : verte.

Merci et bonne lecture!

Guy Lanoue


Entre cinéma et archéologie

Baie-Saint-Paul, 2007 (de gauche à droite : Christian Bélanger, Éliane Bossé, Theresa Gabos, Brad Loewen, Marie-Claude Brien et Alain Chénier); photo : Éliane Bossé
Photo de Christian Bélanger, Éliane Bossé, Theresa Gabos, Brad Loewen, Marie-Claude Brien et Alain Chénier

Éliane Bossé, maîtrise en muséologie, 2010

À l’invitation d’Adrian Burke, c’est avec plaisir, mais aussi un peu de doute (qu’ai-je d’intéressant à raconter?), que je rédige ces quelques lignes pour le Bulletin des diplômées et des diplômés. En tant qu’ancienne étudiante du département, j’ai décidé de faire fi du syndrome de l’imposteur et de présenter mon parcours depuis les chaises en rangée des auditoriums du sous-sol du pavillon Jean-Brillant jusqu’à mon bureau assis-debout avec vue sur la Place des Arts (je me pince encore parfois).

Je viens d’une petite ville sur le bord du fleuve, là où le Saint-Laurent est assez large pour qu’on la nomme « la mer ». À la fin du secondaire, je quitte l’air salin pour celui électrisant de la grande ville. La métropole m’appelle.

Guidée par mon amour du 7e art, j’effectue un DEC en cinéma. J’y découvre l’importance du cadrage, des jeux de lumière, du montage, autant d’outils pour modifier une image, une réalité. Ces quelques années d’études auront affiné mon esprit critique et galvanisé ma curiosité sur le monde et sur l’humain. C’est sans doute cette étincelle qui me poussera à choisir l’anthropologie comme porte d’entrée à l’Université.

J’étais loin de me douter que mon trait de crayon qui avait encerclé ce programme à la page 25 de l’un des guides d’orientation que j’avais obtenu (en 2002, c’était encore tout papier!) me mènerait si loin… L’anthropologie comme porte d’entrée : ça résume assez bien mon expérience. Après les 1ers trimestres de cours, j’avais l’impression d’avoir ouvert mes écoutilles et décuplé ma compréhension du monde. Je ne me targuais pas de le saisir, mais je réalisais toute la vérité de cette simple, mais sage citation de Socrate : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »

Dans les terres du Témiscouata, 2018; photo : Éliane Bossé
Dans les terres du Témiscouata

L’ethnologie et l’archéologie m’attiraient particulièrement, mais cette seconde est sortie comme grande vainqueure. L’École de fouilles en archéologie historique, alors sous les bonnes mains de Brad Loewen, Christian Bélanger, Monique Laliberté et Suzanne Lachance, a été pour moi une révélation. J’avais découvert dans la poussière et la terre humide du Vieux-Montréal un sage équilibre entre la théorie et la pratique, une voie concrète, bien que ténue, vers le passé.

Je me souviens de cette pointe en cuivre vert-de-gris, mais brillante, apparaissant soudainement au bout de ma truelle, posée là, patiemment, depuis plus de 350 ans, comme une offrande du passé au présent; un témoin minuscule, mais si chargé d’histoire.

Après ce stage, j’ai également participé à d’autres interventions archéologiques, grâce aux projets de recherche de certains professeurs et professeures, notamment dans le Témiscouata, avec Adrian Burke. Ces expériences m’ont insufflé une nouvelle passion.

À la fin du baccalauréat, j’ai donc décidé de poursuivre à la maîtrise, avec comme objet d’étude un site archéologique historique idyllique : un champ de Charlevoix, à l’embouchure de 2 petites rivières, non loin du fleuve Saint-Laurent, juste assez proche pour sentir sa brise matinale et humer son air salin; une sensation presque aussi bonne qu’un espresso en guise de réveil, avant de me rendre au chantier à l’aurore.

Madawaska, 2005; photo : Adrian Burke
Étude sur le terrain

Durant mes études de 2e cycle, j’ai également travaillé pour quelques firmes privées en archéologie. L’été, je trouvais mon bonheur dans l’esprit d’équipe et la camaraderie sur le terrain, mais autant dans les aspects manuel et physique. Les espaces hors de la ville étaient parfois aussi des occasions privilégiées de contact avec la nature.

J’ai souvenir d’un de mes 1ers contrats, sur la Basse-Côte-Nord, qui était particulièrement exigeant. Nous devions marcher quelques kilomètres en forêt, traverser des rivières et des étendues bûchées, avant de sonder le sol, chacun et chacune sur sa ligne, en groupe, mais isolés, avec les mouches noires et les ours.

Maintenant, malgré tout, cette expérience demeure parmi mes meilleures, même si j’avoue avoir pleuré un jour, sous la pluie torrentielle, dans mon petit sondage de 1,6 m2, à me demander ce que je faisais là! Venait ensuite l’hiver, cette période de l’après-terrain concentrée sur les analyses et la rédaction, qui comblait mon côté solitaire et casanier. Ce cycle « terrains-analyses » m’a longtemps nourrie.

Après la naissance de mon 1er enfant en 2011, j’ai décidé de retourner aux études en m’inscrivant à la maîtrise en muséologie. Mon intérêt pour cette discipline a toujours été teinté, de près ou de loin, par l’anthropologie. Je me suis d’abord intéressée à l’objet associé à une fonction, mais aussi à celui porteur de sens. La muséologie m’aura entre autres permis de saisir toute la force de l’approche multidisciplinaire, indissociable de l’anthropologie et de l’archéologie.

Lieu de fondation de Montréal, 2014; photo: Éliane Bossé
Lieu de fondation de Montréal

Durant ces années de formation, j’ai réalisé plusieurs stages, tant au Québec qu’à l’étranger (France et Mexique), dont l’un m’aura donné la chance de travailler comme consultante pour un musée montréalais. De bouche à oreille, j’ai également eu l’occasion de créer de A à Z, avec l’aide d’une petite équipe, une exposition portant sur la préhistoire d’une MRC des Hautes-Laurentides.

Avec l’arrivée de mon 2e enfant est revenu l’appel du terrain. J’ai dépoussiéré mes bottes, mon dossard et mon casque, puis j’y suis retournée. J’ai occupé pendant quelques années le poste d’archéologue chargée de projets pour une firme privée. Puis, par un beau matin de décembre, un peu sur un coup de tête, j’ai tenté ma chance en postulant comme archéologue au ministère de la Culture et des Communications. J’avais l’avantage de voir l’envers du décor, de me retrouver en coulisses. Me voilà aujourd’hui à ce poste depuis plus de 3 ans.

Au cours de ces quelques années, je me suis familiarisée avec la Loi sur le patrimoine culturel, ses applications, mais aussi ses limitations. Je réalise plus que jamais l’importance de la sensibilisation et du partage de connaissances. Je crois toujours autant à la portée de l’approche multidisciplinaire et à la force de l’archéologie pour enrichir un projet dans sa matérialité et comme générateur de sens.

Comme nous tous et toutes, je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais aujourd’hui, depuis la fenêtre de mon bureau, j’aperçois un coin de ciel bleu. Et, par le plus pur des hasards, j’ai aussi une vue directe sur les locaux de l’Office national du film, qui me rappelle mon arrivée à Montréal et, par le fait même, la mer du Bas-Saint-Laurent et son air salin.


Anthropologie, vin et communication marketing

Photo : Vincent Fournier
Photo de Vincent Fournier

Vincent Fournier, doctorat en anthropologie, 2005
Professeur, Département de communication sociale et publique, UQAM

J’ai effectué mes études de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Ma thèse a porté sur la production et la commercialisation du vin à Cirò Marina, une petite ville de Calabre, dans le sud de l’Italie. N’ayant pas réussi à obtenir une bourse postdoctorale, mes chances de poursuivre une carrière universitaire se sont amenuisées.

Dès la fin de mon doctorat en 2005, j’avais l’intuition que je pourrais appliquer les principes de l’anthropologie au marketing. Après quelques recherches, j’ai découvert qu’un nouveau domaine se développait. M’appuyant sur mon expertise sur le vin, je me suis improvisé anthropologue spécialiste de la consommation. J’ai envoyé mon CV dans différentes agences de recherche, comme CROP et Léger Marketing, en vain.

Suivant les conseils d’un professeur de HEC Montréal et grâce à quelques contacts, j’ai commencé à acquérir quelques expériences en marketing direct, puis comme responsable des communications dans de petites entreprises. J’ai également développé avec mon frère le site Sommelier virtuel, à travers lequel je suis devenu une sorte de chroniqueur du vin.

En parallèle, j’enseignais un peu au cégep et comme chargé de cours au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Ces postes ne m’offraient ni stabilité ni réelles perspectives d’avenir. Une session d’enseignement à temps complet en 2007 m’a néanmoins conduit à l’assurance-emploi, statut qui m’a donné accès à un programme de démarrage d’entreprise au SAJE Montréal.

Par l’entremise de ce dernier, j’ai décidé de mettre sur pied un service de consultation en marketing ethnographique. Comme il pouvait servir à des fins de communication, ma stratégie a consisté à effectuer des démarches auprès des agences de publicité. J’ai rencontré beaucoup d’intérêt, mais peu de concret, jusqu’à ce que je tombe en 2009 sur Élisabeth Deschênes, présidente de ZA Communication.

Après quelques mandats, elle m’a offert un poste. Je suis alors devenu directeur de ZA Prospecta. Elle souhaitait que je prédise l’avenir. J’étais engagé à titre d’anthropologue, et c’est ainsi que j’étais présenté à la clientèle. Dans cet emploi, j’ai effectué quelques recherches ethnographiques.

Malheureusement, je me limitais souvent à produire des réflexions anthropologiques à partir de la littérature existante sur les secteurs d’activités de notre clientèle, comme le tourisme, les loteries, les voitures, les maisons, etc. Enfin, je travaillais sur des projets d’image de marque, une approche qui consiste à développer l’univers de significations et le sens des marques.

Photo : Vincent Fournier
Photo d'une vigne

Durant cette période, j’ai réalisé comment l’anthropologie pourrait être utile pour les organisations, et ce, à différents niveaux, mais aussi comment elle demeure méconnue. Ceci s’explique parce que les anthropologues, contrairement aux sociologues et aux psychologues, ont encore peu investi les milieux professionnels et peu développé les applications de l’anthropologie en entreprise.

J’étais heureux dans ce travail, bien qu’il était assez exigeant. J’avais parfois le sentiment de rester en surface et de faire une sorte d’« anthropopop ». Je ne considérais pas partir, mais une personne m’a envoyé l’annonce d’un poste en enseignement à l’UQAM pour un profil lié au comportement de consommation culturelle, un courant marketing spécialisé dans l’étude interprétative de la consommation.

C’est ainsi que j’ai été engagé en 2011 au Département de communication sociale et publique de l’UQAM. C’est paradoxalement en souhaitant appliquer l’anthropologie à l’extérieur du monde universitaire, dans le privé, que je suis devenu professeur.

Depuis, j’ai publié un livre tiré de ma thèse de doctorat (Le vin comme performance culturelle, Del Busso, 2014). Je travaille désormais sur une recherche portant sur la culture du vin dans la vallée de l’Okanagan, où j’ai effectué des études sur le terrain en 2017 et 2018. Je collabore enfin avec mes collègues sur différents projets reliés à la communication, notamment en lien avec Internet, l’influence ou l’alimentation.

Du point de vue administratif, je suis responsable du baccalauréat en communication marketing, dans lequel les étudiantes et étudiants doivent suivre un cours intitulé Ethnographie de la consommation. Je continue ainsi à faire connaître l’utilité de l’anthropologie pour l’étude de la consommation.

En effet, si je réalise encore à l’occasion des mandats, je regrette parfois d’avoir interrompu ma pratique professionnelle. Je faisais alors de l’éducation auprès des personnes dirigeantes et décideuses en les initiant à l’anthropologie. J’amenais cette dernière dans les entreprises et j’avais l’impression de défricher de nouvelles avenues professionnelles pour de futurs diplômés et diplômées en anthropologie.

À ce point, je ne pourrais qu’encourager d’autres jeunes anthropologues à reprendre le travail là où je l’ai interrompu, à investir les milieux professionnels et à y développer des applications pratiques de l’anthropologie. Si un jour, on vous demande si vous avez déjà animé des groupes-focus, dites simplement : « Oui. »

Je termine en faisant une suggestion de lecture sur la place et le rôle que peut jouer l’anthropologie au sein des organisations : Chief Culture Officer: How to Create a Living, Breathing Corporation, de Grant McCracken (2009).


Parcours d’une passion

Atelier de poterie japonaise Jōmon; photo : David Lewis
Atelier de poterie japonaise Jōmon

David Lewis, doctorant en anthropologie

Ma trajectoire d’anthropologue n’est pas typique. J’ai réalisé 2 fois – et réussi – un examen de synthèse et un séminaire de doctorat, ce qui est certainement une rareté! Par ailleurs, sur papier, mon cheminement semble incohérent, mais il est d’abord et avant tout le fruit de contingences, de problèmes de santé et d’une curiosité intellectuelle sans bornes. Ma carrière est à l’image de mes recherches : le concept que j’ai exploré pour mon doctorat a pris de nouvelles tangentes au fil de multiples péripéties.

Je suis né à 2 pas de l’Ambassade du Japon à Ottawa et j’aime croire que c’est là que mon intérêt pour l’Asie a pris forme. Toutefois, ma passion s’est clairement manifestée quand j’étais tout jeune, lors d’une représentation de bunraku (文楽), un théâtre de marionnettes de l’ère d’Edo (1600-1868), au Centre national des arts d’Ottawa. Cette curiosité a ensuite grandi au contact du cinéma japonais, d’abord avec le film Tampopo (1985), qui était régulièrement diffusé à Télé-Québec, puis dans les festivals.

Lorsque j’ai décidé de revenir aux études après quelques années sur le marché du travail, j’ai hésité entre 2 matières : la Chine et les mathématiques. J’ai à ce moment fait un choix pragmatique, concluant que j’aurais plus d’occasions d’emploi dans la 2e. Durant mon baccalauréat, j’ai quand même continué à cultiver ma passion en m’évadant dans des lectures sur la Chine, en pratiquant des arts martiaux chinois et en apprenant quelques notions de cantonais.

J’ai réalisé avec les stages que j’aspirais à un défi intellectuel plus grand : des études aux cycles supérieurs m’appelaient. J’ai cette fois opté pour une autre passion de jeunesse, soit l’astronomie. J’ai donc effectué une maîtrise en physique à l’Université de Montréal, dans l’espoir de poursuivre ensuite au doctorat et de me diriger vers l’enseignement. Toujours la tête dans les nuages, j’ai choisi les sciences atmosphériques et l’Université McGill pour mon doctorat.

Atelier de sanshin (instrument à cordes d’Okinawa); photo : David Lewis
Atelier de sanshin (instrument à cordes d’Okinawa)

Durant mon doctorat, j’ai eu l’occasion de faire un certificat à l’International Space University, à Kitakyūshū, au Japon. C’était alors une université exclusivement ambulante. À l’image du champ magnétique dans lequel notre cohorte a baigné, mon intérêt pour le Japon est revenu en force.

J’ai malheureusement été contraint d’abandonner le doctorat à cause de problèmes de santé importants. J’ai eu à subir de longs traitements pendant lesquels j’ai commencé à apprendre le japonais et le mandarin presque en même temps, une bien mauvaise idée avec du recul! J’ai éventuellement laissé tomber le 2e pour me concentrer sur le japonais que je manie plutôt bien aujourd’hui. Par ailleurs, pour espérer maîtriser une telle langue, ça prend plus que des cours; il faut vivre la langue.

Quelque part entre la culture et l’histoire du Japon, j’ai découvert le professeur Bernard Bernier du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. De fil en aiguille, j’ai retrouvé le chemin du doctorat. Je vois mon parcours un peu comme une quête d’Indiana Jones s’il était muni d’un clavier, dans une bibliothèque. Je suis à l’aise avec l’interdisciplinarité, en marge des sentiers battus.

J’ai pris du temps à trouver mon sujet de thèse. Étant donné mon bagage et mes champs d’intérêt, j’ai d’abord réfléchi à traiter de l’incidence de l’importation des sciences occidentales au Japon. J’ai ainsi considéré le Wasan (和算 : calcul japonais) et le Rangaku (蘭学 : études néerlandaises), 2 disciplines intellectuelles de la période d’Edo, dont j’ai fait mention précédemment, de même que l’évolution taxonomique de la terminologie scientifique de la même ère jusqu’à nos jours. J’ai ensuite été fasciné par le concept de « numération », dont parle entre autres l’historien des sciences Theodore Porter.

J’ai en outre envisagé l’idée de travailler sur la culture matérielle au Japon, plus précisément la technologie, dont les développements ont des répercussions multiples et souvent majeures, par exemple sur le quotidien, la culture populaire et les communications. Un peu comme Alice (pas Cooper, l’autre), j’ai finalement plutôt été absorbé par le monde magique des concepts et des dichotomies du japonais, un incontournable de la vie au Japon.

Ces notions sont d’ailleurs centrales aux propos de Ruth Benedict dans The Chrysanthemum and the Sword (1946), le plus connu et influent texte sur le Japon, du moins en langue occidentale.

Festival à Kitakyūshū; photo : David Lewis
Festival à Kitakyūshū

J’ai finalement choisi de me pencher sur un concept en particulier pour mon doctorat : le「間 ma」, dont Mme Benedict ne fait pas mention, mais qui est souvent traité dans les textes sur le Japon. Celui-ci regroupe un ensemble a priori assez disparate d’entre-deux dynamiques et porteurs de sens, et exprime l’aspect sans doute le plus remarquable d’une réalité universelle que nous avons tendance à oublier, celle de la flexibilité de l’espace-temps de l’expérience en rapport à l’espace-temps mesuré. L’existence du concept en japonais donne davantage de visibilité à cet ensemble et devient ainsi un outil de plusieurs formes artistiques et, plus récemment, un marqueur de l’identité nationale.

Comme il est question du 「ma」ou de quelque chose qui s’en rapproche dans une variété de disciplines et de sujets sur le Japon, j’y ai d’abord vu un concept unificateur qu’il ne restait qu’à formaliser, autant entre les disciplines qu’en ce qui a trait aux relations entre les concepts et dichotomies du japonais.

C’était malheureusement une illusion, mais j’ai quand même découvert un concept riche de sens multiples qui se distinguent toutefois aisément en couches stratigraphiques, une évolution faite de contingences qui nous en apprennent d’ailleurs bien plus sur la société japonaise que s’il s’agissait d’un concept intemporel.


Une vie de singe

Marine Larrivaz réalisant une animation publique sur les siamangs durant son mémoire au Zooparc de Trégomeur, en France; photo : Zooparc de Trégomeur
Marine Larrivaz réalisant une animation publique sur les siamangs durant son mémoire au Zooparc de Trégomeur, en France

Marine Larrivaz, doctorante en primatologie
Sous la direction de la professeure Iulia Bădescu

« N’ayez pas peur! » C’est l’une des dernières citations célèbres de Jane Goodall dans son livre Le cri de l’espoir (2020), qui réfère au fait de réaliser ses rêves et, surtout, de poursuivre une vocation au lieu d’un travail au quotidien. C’est ce que j’ai immédiatement appliqué après avoir vu le film Chimpanzés de Mark Linfield, durant un cours de sciences de la vie, alors que j’étais adolescente, où le rêve de devenir vétérinaire s’est transformé en objectif d’être vétérinaire spécialisée pour les primates.

Je m’appelle Marine Larrivaz, j’ai 26 ans, je viens de France et je vais vous expliquer ma passion pour les primates et comment elle m’a amenée au Québec.

Tous les enfants sont généralement passés par des phases où ils voulaient être chanteurs, acteurs ou policiers. Ne faisant habituellement rien comme les autres, j’ai toujours voulu devenir vétérinaire, plus précisément vétérinaire spécialisée en chirurgie réparatrice pour les primates braconnés, car ayant à cette époque déjà 2 stages à mon actif, la chirurgie était ce que je préférais dans ce métier. Malheureusement, j’ai échoué au concours de vétérinaire à ma 2e année de licence de biologie spécialisée en écologie opérationnelle (équivalent de la 2e année de baccalauréat au Québec).

Alors que j’étudiais à l’Université catholique de Lille, en France, j’ai eu la chance d’être soutenue par les professeures Dumoulin et Cavillon, qui m’ont très vite redirigée vers la recherche en éthologie. À la fin de la 2e année, j’ai donc réalisé mon 1er stage au Centre de primatologie de Strasbourg, avec la Dre Fanélie Wanert, vétérinaire et primatologue. C’est à ce moment que j’ai eu un coup de foudre pour la primatologie. Ce stage m’a permis de définir les problématiques qui m’intéressaient, à savoir la hiérarchie et la sexualité des primates.

Diplôme de licence en poche, je me suis dirigée vers une maîtrise en éthologie fondamentale et comparée, 2 années entièrement consacrées à la primatologie. J’ai d’abord réalisé un mémoire sur le rejet des petits siamangs en parc zoologique. Chez cette espèce, un mâle et une femelle vivent ensemble sur un territoire restreint, un arbre par exemple, ont des progénitures dont la femelle s’occupe pendant la 1re année, avant que le mâle prenne la relève.

Dès que le petit atteint la maturité sexuelle, en général entre 7 et 9 ans, il est rejeté par les parents. Le mémoire que j’ai effectué sur le jeune siamang Sianouk m’a permis de me familiariser avec les mesures de hiérarchies que l’on appelle « métriques » et la réalisation de sociogrammes entre les individus.

Ubud, Bali, Indonésie; photo : Marine Larrivaz
Ubud, Bali, Indonésie

Les siamangs n’ayant finalement pas une hiérarchie très complexe, voire quasi inexistante, je souhaitais approfondir cette notion avec des sujets plus territoriaux et un plus grand groupe. J’ai ainsi choisi de diriger mon mémoire vers les macaques crabiers à l’Université de Liège, en Belgique, avec la Dre Fany Brotcorne, primatologue, et Gwennan Giraud, doctorante.

Je l’ai réalisé sur le terrain, à Bali, en Indonésie, dans un village appelé Sangeh, où les macaques crabiers vivent dans une forêt de singes ouverte au public. C’est pour le moment ma meilleure expérience avec les primates, car j’ai reçu de la part de mes tutrices de stage un enseignement scientifique en primatologie très rigoureux et diversifié.

Mon projet de recherche concernait le rôle reproducteur des femelles et plus précisément la comparaison entre femelles avec et sans enfants. Malgré quelques incohérences dans le protocole, les résultats étaient plutôt bons et ont démontré que les femelles avaient besoin d’un petit pour avoir une place dans la hiérarchie.

La recherche sur le terrain a été passionnante. Je savais donc que je voulais poursuivre dans cette voie, d’autant plus qu’en France, par le biais de tutorats réalisés et surtout par les modèles de professeurs et professeures que j’ai eus, j’ai toujours pensé enseigner. En effet, pour moi, un chercheur ou une chercheuse enseigne obligatoirement, car il ou elle est le plus à même de parler et d’expliquer ses recherches. Un doctorat constituait une suite logique à mon parcours.

J’ai fait la connaissance de la professeure Iulia Bădescu, dont les recherches étaient dans mon domaine de prédilection. C’est ainsi que je suis arrivée au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Après un baccalauréat en biologie et une maîtrise en éthologie, je découvre donc une 3e discipline où la primatologie s’exerce. Il est de plus en plus important d’être multidisciplinaire, surtout dans l’interprétation des résultats, car cela peut permettre d’entrevoir des hypothèses autres que celles prévues initialement par le protocole.

Mont Batur, Bali, Indonésie; photo : Gwennan Giraud
Mont Batur, Bali, Indonésie
Bali, Sangeh, Indonésie; photo : Gwennan Giraud
Bali, Sangeh, Indonésie

Mon sujet de thèse porte sur l’investissement simultané chez les femelles colobes de magistrats, qui désigne le moment où une femelle allaite alors qu’elle est gestante. Mon objectif est de trouver les facteurs responsables de l’absence d’aménorrhée lactationnelle (arrêt de l’ovulation chez la femelle pendant l’allaitement). Je tenterai de prouver que les femelles choisissent cette stratégie de reproduction lorsque leurs balances d’avantages sociaux et individuels sont à égalité.

Plus précisément, lorsqu’une femelle reçoit assez d’aide d’autres femelles et que son expérience maternelle le lui permet, elle privilégiera de mener à bien une grossesse, tout en poursuivant une lactation. Afin de prouver ces hypothèses, je réaliserai des prises de données comportementales sur le terrain, comme des échantillons focaux et des analyses de datation carbone en laboratoire.

En y pensant, c’est assez logique que je termine mon parcours étudiant dans une unité d’anthropologie, car pour moi, étudier correctement l’humain, c’est étudier le singe qui est en lui. J’ai coutume de dire à mes proches : « Dans les yeux d’un primate, il est possible de voir toute l’humanité de ce monde et dans les yeux d’un humain, de voir tous les singes de la jungle. » Je trouve que cette phrase me représente bien, ainsi que mes recherches. Je me considère plus singe, et plus particulièrement mammifère, qu’humaine.

Ainsi, dans les recherches que j’entreprends, j’espère toujours faire prendre conscience au public que préserver l’animal, c’est se préserver soi-même. C’est pour cela que je souhaite réellement aller au bout de mon projet professionnel et jouir pleinement d’une vie de singe.


De clinicienne à chercheuse, de l’humain aux primates

Jeune colobe noir et blanc (Colobus angolensis ruwenzorii), Ouganda; photo : Florence Landry
Jeune colobe noir et blanc (Colobus angolensis ruwenzorii), Ouganda
Photo : Florence Landry
Photo prise dans les bois

Florence Landry, doctorante en primatologie

Bien que j’évolue actuellement en anthropologie, mon parcours universitaire a commencé dans une autre science humaine, soit par un baccalauréat en psychologie, avec pour objectif de devenir clinicienne. C’est mon intérêt pour le phénomène « humain » et mon envie de comprendre d’où vient la complexité de notre espèce qui m’a menée vers cette discipline.

Comment peut-on expliquer pourquoi une personne agit ou pense comme elle le fait? Quels sont les facteurs qui élucident le développement du processus cognitif et des schèmes comportementaux spécifiques à un individu? Comment les comportements d’une personne peuvent-ils influencer le cours de sa vie? Quel est le rôle de l’environnement dans le développement d’un individu? C’est pour répondre à ces questions que je me suis dirigée vers l’aspect clinique.

Toutefois, mes études m’ont amenée à côtoyer des chercheuses et chercheurs passionnés qui ont non seulement nourri ma curiosité, mais mon goût pour la recherche. J’en suis donc venue à effectuer une 1re réorientation de carrière, de la clinique au milieu universitaire.

C’est la quête d’un sujet d’étude qui m’a quant à elle menée vers l’anthropologie. J’ai réalisé que l’explication souvent proximale de l’humain que prodigue la psychologie ne pouvait répondre à toutes mes questions. J’avais besoin d’une approche interdisciplinaire. Ma recherche d’un courant théorique ou d’une discipline qui puisse satisfaire ma curiosité m’a poussée vers les théories évolutionnistes. Effectivement, les principes et l’aspect temporel de cette perspective m’offraient le cadre théorique pour étudier les causes ultimes du phénomène humain.

C’est ainsi, au cours de mes lectures et rencontres, que j’ai découvert la primatologie et son potentiel pour explorer les bases évolutives du comportement et de la cognition de notre espèce. Je suis donc repartie dans une nouvelle direction, cette fois vers la bioanthropologie.

À la suite de ce changement de cap, j’ai effectué une maîtrise en primatologie à l’Université de Toronto. Sous la supervision de la Dre Teichroeb, j’ai réalisé une expérience terrain de 3 mois en Ouganda, où j’ai étudié une population de colobes noirs et blancs. Celle-ci forme ce qu’on appelle une société à multiniveaux, à savoir que plusieurs groupes s’associent et se tolèrent pour fonder une troupe qui partage alors un même territoire.

J’ai ainsi utilisé cette structure sociale à mon avantage et exploré d’une part comment les individus prennent des décisions en groupes et comment ces derniers exploitent leur environnement et, d’autre part, comment et pourquoi certains individus participent aux interactions entre groupes qui ont lieu à l’intérieur de cette population. Je me suis donc intéressée à la fois aux comportements individuels et collectifs.

À la fin de ma maîtrise, j’ai choisi de poursuivre mon parcours en primatologie et j’effectue actuellement mon doctorat à l’Université de Montréal. Mon sujet d’étude intègre cette fois-ci mon intérêt pour la variation dans le comportement, mais me reconnecte aussi avec une vieille passion, à savoir le développement des enfants.

Au lac Nabugabo, en Ouganda, les communautés locales collectent la sève de certains arbres dans le fragment de jungle où vit la troupe de colobes. Photo : Florence Landry.
Au lac Nabugabo, en Ouganda, les communautés locales collectent la sève de certains arbres dans le fragment de jungle où vit la troupe de colobes.
Photo : Florence Landry
Photo prise dans un champs

En effet, mon objectif est de comprendre comment des décisions aussi simples que le choix de ce que l’on mange ou la manière dont on explore notre environnement ou interagit avec nos congénères peuvent influencer l’histoire de vie des tout-petits. Plus précisément, mon projet investiguera d’une part comment les soins maternels et le comportement alimentaire des enfants peuvent affecter le développement alimentaire des jeunes primates et, d’autre part, comment les variations entre enfants dans le développement alimentaire peuvent avoir une incidence sur les risques de morbidité et de mortalité infantiles.

En effet, chez les mammifères, les enfants doivent progressivement passer de la dépendance au lait maternel à l’indépendance nutritionnelle. Ce processus, appelé le développement alimentaire, est nécessaire pour soutenir le développement du système immunitaire et la survie des tout-petits après le sevrage.

J’espère donc par ce projet déterminer les comportements clés qui influencent la santé et les chances de survie des jeunes primates. Ma recherche contribuera à identifier les forces évolutives qui ont conduit aux différentes stratégies d’alimentation infantile chez notre espèce, ainsi que l’alimentation optimale des nourrissons et des enfants dans les populations humaines contemporaines.

J’emploierai à la fois l’observation et des mesures physiologiques pour documenter le développement alimentaire des enfants. Les données d’observation, qui sont couramment utilisées en primatologie, permettront de documenter les comportements et l’alimentation des jeunes primates. L’analyse des isotopes stables de carbone et d’azote présents dans les matières fécales offrira quant à elle la possibilité de documenter avec plus de précision le type d’aliments consommés et la proportion de ces derniers dans le régime d’un individu.

Dans le cas des enfants, cette analyse peut aussi permettre d’obtenir une mesure plus précise des transitions retrouvées dans le développement alimentaire en fournissant l’apport relatif du lait et des aliments solides à la diète pour des âges précis. Malgré le potentiel de ce type d’analyse, l’utilisation de cette méthode pour étudier le développement alimentaire est relativement récente en primatologie. Mon projet s’inscrit donc dans cette tendance de plus en plus présente dans notre discipline d’inclure à la fois des données comportementales et physiologiques pour étudier un phénomène.

Jusqu’à présent, mon parcours m’a confirmé ma passion pour la primatologie. Toutefois, il m’a aussi permis de me pencher sur les défis et les enjeux éthiques liés à cette discipline. En effet, même si l’on étudie les primates, il y a un aspect humain.

D’un côté, l’activité humaine – comme la déforestation, la chasse ou le braconnage – peut avoir une incidence sur les communautés de primates. De même, les groupes de primates étudiés sont parfois proches d’un village ou établis dans une ville et peuvent représenter un défi pour les populations humaines. D’un autre côté, la chercheuse ou le chercheur est souvent accueilli dans une communauté et peut aussi exercer une influence sur cette dernière. Ainsi, plusieurs défis émergent de ces dynamiques, et ces défis doivent selon moi être pris en considération.

Personnellement, de tous les aspects du rôle de chercheur ou chercheuse, la recherche en tant que telle est celui que je préfère. L’un des moments qui me rend la plus heureuse est la création de questions et le développement d’un projet pour trouver des réponses. C’est certainement ce qui me motive à poursuivre mon chemin dans le milieu universitaire. Toutefois, mon expérience de terrain me pousse à vouloir intégrer les défis liés à la conservation et aux interactions humaines que l’on retrouve dans ma discipline. C’est donc mon objectif personnel pour les prochaines années.


Avoir les deux mains dedans!

Stage de fouilles archéologiques à Lac-Mégantic; photo : Pierre Corbeil
Stage de fouilles archéologiques à Lac-Mégantic

Valérie Janssen, maîtrise en anthropologie, 2021

En archéologie, habituellement, ce sont plutôt les mains que l’on salit. Mais pour moi, il y a maintenant plus d’une dizaine d’années, mon aventure sur le marché du travail a commencé par un stage au ministère de la Culture et des Communications (MCC), à Québec. S’il est vrai que j’ai énormément appris au cours de mon parcours universitaire, c’est vraiment pendant ce stage que je peux dire que j’ai eu les 2 mains dedans!

Vers la fin de l’été 2011, il y avait une annonce au Département d’anthropologie pour un stage de 2e cycle au MCC. J’avais des collègues de maîtrise qui l’avaient fait par le passé et qui avaient grandement apprécié leur expérience. J’ai ainsi décidé de me lancer et de faire parvenir ma candidature. J’ai été acceptée et, début septembre, j’ai emménagé à Québec pour la session d’automne.

Au cours de mon baccalauréat, j’avais déjà participé à 2 stages, soit pour les écoles de fouilles en archéologique préhistorique et historique. C’était donc pour moi une excellente occasion de diversifier mes expériences en archéologie. À l’automne 2011, nous étions 2 stagiaires dans l’équipe d’archéologie de la Direction du patrimoine et des institutions muséales du MCC. Le hasard a fait que nous étions 2 étudiantes de l’Université de Montréal.

Mes tâches étaient variées. J’ai travaillé au Centre de documentation, où étaient conservés les rapports de recherche archéologique. Aujourd’hui, ils sont offerts en ligne, mais à l’époque, les archéologues, peu importe où ils et elles se trouvaient dans la province, devaient encore se rendre à Québec pour les consulter.

J’ai également travaillé sur les dossiers de demande de permis archéologiques, à l’analyse et à l’inventaire des rapports. J’ai fait des évaluations patrimoniales et des visites de terrain pour des projets, en plus de participer à des rencontres et formations.

J’ai eu la grande chance d’assister à des changements législatifs, c’est-à-dire au passage de la Loi sur les biens culturels à la Loi sur le patrimoine culturel, et de percevoir tout le travail que nécessitait sa mise en œuvre. C’était une période particulièrement stimulante : les notions de patrimoine immatériel et de paysage culturel faisaient leur entrée dans la législation québécoise. Pour le patrimoine archéologique, des modifications étaient également à prévoir, à réfléchir et à concrétiser. Lors de mon stage, les réflexions concernant la mise à jour du Règlement sur la recherche archéologique ont commencé, un dossier auquel j’ai pu modestement contribuer.

L’année 2011 marquait également les 50 ans du ministère des Affaires culturelles, l’ancêtre de l’actuel MCC. Différents événements étaient prévus afin de souligner cet anniversaire, dont certains auxquels j’ai pu participer. Ce stage n’a pas seulement été une occasion d’apprentissage pour moi, il représente aussi la rencontre avec plusieurs personnes qui ont été par la suite des collègues, mais surtout des mentors.

Je pense à Pierre Desrosiers, Claudine Giroux, Bernard Hébert et Gilles Samson, qui ont très généreusement partagé leurs savoirs, expériences, réflexions avec moi, et qui m’ont fait une place dans leur équipe. J’ai de plus connu des professionnels et professionnelles qui évoluaient dans les autres sphères du patrimoine, des gens passionnés par leur travail, avec qui j’ai échangé et collaboré. Après le 1er automne dans ce ministère, j’ai poursuivi à la Direction du patrimoine et de la muséologie, d’abord en tant qu’étudiante, puis comme travailleuse autonome pour la Direction de Montréal, pour finalement obtenir un poste officiel d’archéologue, à Québec.

En réfléchissant à ce que j’allais bien pouvoir écrire dans ce texte, j’ai réalisé à quel point mon stage effectué à l’automne 2011 avait eu une incidence sur mon parcours professionnel. Constat bien intéressant, d’autant plus que je l’ai fait sur un coup de tête! Je souhaite à tous les étudiants et étudiantes du Département d’anthropologie de vivre une telle expérience au cours de leur parcours à l’Université de Montréal.